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La fenêtre au sud se présente comme une suite de réflexions, consignées dans une sorte de journal intime, sur 4 saisons. Le protagoniste est un écrivain solitaire, qui a peu de contacts avec ses voisins, et qui se retrouve encore plus isolé quand arrivent les premiers froids et qu'il ne reste plus qu'une supérette comme commerce ouvert. Autant que romancier, l'islandais Gyrdir Eliasson est poète et cela se sent dans son style et dans sa manière élégiaque de décrire la nature qui l'entoure et les petits faits du quotidien. L'auteur nous dit tout de son vertige de la page blanche et des caprices de sa machine à écrire (ruban à bout de souffle, lettre b récalcitrante ...). Le ton de l'écrivain est à la mélancolie, à l'ironie et à l'humour dans des considérations brèves et souvent profondes aussi bien à propos de lui-même et de ses condisciples que de la population ovine ou de la marche chaotique du monde, qu'il perçoit à travers les nouvelles de la radio. A la fois anachorète, individu asocial et philosophe, le narrateur de La fenêtre au sud révèle aussi quelques bribes de son passé, de l'enfance à la femme de sa vie, qui l'a quitté déjà depuis plusieurs années. Si l'on ignore si le texte est d'essence autobiographique, le personnage du livre est en tous cas très touchant, dans le sens où malgré la richesse de sa vie intérieure, il est clair qu'il a fondamentalement raté sa vie et trouvé dans la solitude et l'écriture des manières un peu désespérées de ne pas totalement partir à la dérive.

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le 22 sept. 2020

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