Connaissant l'écrivaine anglaise grâce à la série des Adrian Mole,journal intime désopilant d'un homme à différents âges de sa vie, je m'attendais en ouvrant ce nouveau livre à tomber sur un roman du même acabit.Eva,cette femme qui décide un jour de se mettre au lit, avait tout d'un personnage déjanté et je pensais que sa décision originale allait être l'occasion rêvée pour cette femme de s'affirmer et de remettre les pendules à l'heure.Triste désillusion.Le principal reproche que je fais à Sue Townsend est que la galerie de personnages qui gravite autour d'Eva prennent trop de place et que leurs psychés dingos et contrariées rendent l'histoire d'emblée lourde et indigeste.Dés qu'Eva prend le lit,le lecteur se retrouve dans une maison de frappadingues où défilent le mari,la maîtresse,les belles-mères,les enfants.Et leurs rapports sont souvent conflictuels,agités,violents.Trés vite,je me suis posé la question: suis je censé rire de tout cela? Trés mauvais signe.
Puis,presque inconsciemment, j'ai décidé de prendre l'histoire à contrepied. Au lieu de lire un objet drôle,j'ai pris le parti de voir ce qu'il y a d'important dans cette histoire: soit la destructuration familiale au Royaume-Uni (un peu à la manière de JK Rowling dans une place à prendre/voir sur liste profil Locke).Beaucoup de personnages,ici, sont seuls, se créer des postures sociales pour exister,et avouons le certains d'entre eux sont bels et bien pathétiques.Un personnage me semble cependant sortir du lot: Alexander,un homme noir d'age mûr,qui représente la sagesse et la bienveillance.C'est d'ailleurs le seul qui arrive épisodiquement à soulager Eva dans sa posture têtue puis plus trés maîtrisable.C'est aussi l'unique qui mérite un peu d'estime tant son comportement est non-violent dans la pire des situations (scène des dreadlocks coupés).
En conclusion, j'avouerai aussi que les Britanniques ont vraiment un humour particulier dont les subtilités échappent aux continentaux que nous sommes.Par contre, je maintiendrai que Sue Townsend hésite entre la farce et la satyre sociale,deux genres ne pouvant pas coexister aussi facilement.
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le 16 mai 2014

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