En voilà un bon petit polar pour les vacances!


1914, Paterson, New Jersey, à mi-chemin entre Dowtown Abbey et le Far West, Amy Stewart pose une héroïne 100% badass: Constance KOPP, première femme shérif (adjointe, faut pas non plus déconner) de l'histoire des Etats-Unis.


Or Constance n'est pas un personnage de fiction, et c'est toute la beauté de l'oeuvre!


Il faut dire qu'elle ne rentrait dans aucun moule Constance, ce qui en fait une parfaite héroïne de roman.
Près d'1 mètre 80 d'entêtement et d'indépendance qui correspondaient fort peu aux critères de féminité de l'époque.


Constante et ses deux sœurs, Norma, l'ourse misanthrope, et Fleurette, le fascinant papillon coloré, se laissaient vivre paisiblement en retrait de la civilisation, peu enclines à se soumettre à quelque contrainte que ce soit, et sûrement pas à un homme.


Leur vie prend un tournant, si je puis dire, le jour où leur carriole est heurtée par une automobile elle même conduite par Henry Kaufman, industriel aux relations douteuses.


Alors qu'elle s'est mise en tête d'obtenir réparation de cet homme, Constance et ses sœurs commencent à recevoir des lettres de menaces qui les obligeront à prendre les armes.


Les talents d'enquêtrice de Constance et sa pugnacité vont interpeller le très progressiste Shérif HEATH, qui lui proposera donc de devenir son adjointe.


La fille au revolver est l'histoire d'une femme, et celles des femmes à travers elle, dans ce début de siècle aux Etats-Unis.


Cause ouvrière, féminisme, système judiciaire... beaucoup de sujets sont abordés ponctuellement dans ce roman, juste assez pour contextualiser l'histoire dans l’Histoire et avoir envie d'en savoir plus, sans nuire à l'oeuvre de fiction.


Le récit est bien mené, les personnages des sœurs KOPP sont décrits avec beaucoup de tendresse et d'humour et l'ensemble est fluide et agréable, sans avoir rien de révolutionnaire sur la forme.


Le titre original Girl waits with gun est le titre d'un véritable article du New York Times, daté du 3 juin 1915, relatant le procès Kaufman et qui rapportait les paroles de Constance en ces termes:



Je me suis armée d'un revolver pour nous protéger, raconte Miss Constance, et très vite j'ai eu l'occasion de m'en servir



En substance La fille au revolver est un vrai moment de plaisir au goût de reviens-y et ça tombe plutôt bien, un second volume vient de paraître.


Affaire à suivre...


(Traduction: Elisabeth Kern)

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le 11 déc. 2017

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