Ce roman raconte la suite des aventures de Huw Morgan, le jeune héros de Qu'elle était verte ma vallée. Attendu qu'il ne pourra jamais épouser Bronwen, sa belle soeur dont il est amoureux depuis qu'il a 6 ans, et attendu que ses parents sont morts et que ses frères et soeur sont dispersés un peu partout, il décide de tout plaquer et d'immigrer lui aussi.

Direction la Patagonie, dans une colonie galloise située au Sud de Buenos Aires.

L'essentiel du livre raconte son intégration en tant que charpentier dans cette communauté qui tente de créer les nouvelles Galles des antipodes.

J'étais complètement hystérique en ouvrant ce livre, alors même que j'étais un peu au creux de la vague question lecture. A la première lecture, je suis allée de déception en déception.

Tout d'abord, je crois qu'on a un gros problème de traduction. J'ai détesté dès les premières pages, je n'ai pas reconnu le tempo de Llewlyn, c'est vulgaire, trop rapide, bas de gamme. Qu'elle était verte ma Vallée a été traduit par une femme, Berthe Vulliemin, qui a fait de ce premier tome un petit bijou de linguistique surannée. En effet, l'une des raisons pour lesquelles j'aime tellement ce livre, c'est la langue, les expressions, la façon posée dont les gens s'expriment, les "mon garçon" "en vérité" "sacré nom d'un chien" "parles en à ta bonne mère" etc.
J'ai été gravement perturbée.

A la seconde lecture je me dis que Huw débarque dans un milieu à la fois semblable et différent de celui dans lequel il a grandit. Ce sont des gallois traditionalistes, mais ce sont aussi des futurs américains du Sud, des fermiers colonialistes, il est normal que les manières, le langage, se relâchent.

Peut être que c'est voulu, après tout, peut être que c'est destiné à choquer le lecteur, à lui montrer une évolution dans la vie de Huw.

C'est d'autant plus étonnant, à bien y réfléchir, parce que Huw reste lui même. rebelle, intransigeant, et en même temps, fidèle en tout et droit comme le code civil. C'est un mélange parfait de Gwillym Morgan, le patriarche, et de Beth, la mère polissonne.

Non, vraiment, je ne peux rien trouver à redire à Huw, l'homme qu'il est devenu me plait énormément.

Quand aux autres gallois... un ramassis de cons. Je n'ai pas d'autres mots.

Parvenus ou ivrognes, nouveaux riches ou fiers propriétaires terriens, grenouilles de bénitier, commères, le portrait dressé par l'auteur de ses contemporains est terrifiant.
C'est comme s'ils avaient emmené le pire de chez eux pour le développer ici. C'est affligeant.
Même Lal, la fille dont Huw tombe amoureux, est souvent très décevante, bien que modèle parfait de l'amazone qui a tranché ses racines pour s'adapter à cette terre ingrate.

Finalement l'histoire ... elle ne m'a pas vraiment émue.

Beaucoup d'immobilisme, de ragotage, de comment Huw va t il faire pour acheter un terrain et du bétail, et soudain, j'ai rien compris, ils partent en bande vers la cordillère des Andes pour trouver je ne sais quoi. La montagne qui chante, ou whatever.

En fait je crois que parfois, même si on se languit d'avoir de leurs nouvelles, on devrait laisser les héros de notre adolescence sur le pas de Tin ô Coed, à faire leur baluchon dans l'étoffe bleue de leur mère, et ne pas les suivre dans leur voyage.
LioDeBerjeucue
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le 19 sept. 2012

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