Le Cycliste de Tchernobyl par BibliOrnitho
Dans un pub des Champs-Elysées, un vieil homme est abandonné au Samu social qui le recueille. Le narrateur, un fonctionnaire espagnol en déplacement à Paris, a été témoin de la scène. Et parce qu’il a prévenu l’un des serveurs, il est aussitôt soupçonné d’être l’abandonneur. La police s’en mêle gentiment et voici notre homme avec un « père » sur les bras.
Mais ce monsieur est bonne pâte. Il ne proteste que mollement, ne se défend pas très énergiquement, ne rue pas dans les brancards et s’éloigne avec « papa » qu’il va confortablement installer à l’hôtel sur ses propres deniers. Les bons samaritains existent après tout !
Puis, peu à peu, « papa » sort de son apathie médicamenteuse et commence à parler. A se révéler. Il n’est autre que Vassili Nesterenko (Vassia), physicien nucléaire biélorusse qui a eu le grand tort de chercher par tous les moyens à sa disposition à briser l’omerta dont fut entouré l’accident de Tchernobyl par le gouvernement soviétique. Ce qui ne fut pas du goût du KGB qui chercha à le faire taire, obligeant le scientifique à se réfugier dans le seul endroit où personne ne viendrait le déloger : Pripiat, ville fantôme sise à trois kilomètres de la centrale explosée.
Le cycliste de Tchernobyl est un roman plutôt mal écrit qui n’est qu’un prétexte à l’auteur pour témoigner de l’ampleur de la catastrophe du 26 avril 1986. Zone irradiée et aujourd’hui interdite, radioactivité du césium 137, vomissements, fièvres, cancers, malformations et mort à court terme, déplacements de population… Une catastrophe écologique doublée d’une catastrophe humaine. Ce livre est le résumé des évènements qui ont eu lieu depuis l’accident, jusqu’au retour de quelques habitants dans la zone d’exclusion parcequ’ils n’avaient nul autre endroit à eux, aux pilleurs qui – malgré les radiations – décortiquent la ville pour la revendre en pièces détachées.
Un livre bien documenté que j’ai trouvé intéressant. Mais la prose de Javier Sebastian ne m’a pas du tout convaincu. Banal et insipide, son texte ne permet pas – selon moi – de tirer le meilleur d’un tel sujet. Dommage !