Un livre de près de 400 pages qui s'évertue à retracé la vie du prophète. Il est structuré en quatre parties : Salim Bachi donne la parole à quatre des proches de Muhammad. Khadija sa première épouse d'abord ; puis son meilleur ami, le calife Abou Bakr ; un second de ses amis, le guerrier Khalid ; Aïcha, enfin, sa dernière épouse.
Aucune chronologie donc dans ce récit, ce qui a singulièrement posé problème à l'amoureux de la chronologie que j'avoue être.
Pour commencer par le début, je vous dirai que je n'ai pas particulièrement accroché ! Pourquoi en parler dans ce cas ? Car ce livre n'en demeure pas moins intéressant : on assiste avec lui à la naissance d'une nouvelle religion. Ce livre m'apprend des choses sur ce début du VIIe siècle de notre ère : j'en sais désormais davantage sur Mahomet. Mais j'ai abordé ce livre en pensant lire un roman historique... Ce qui est loin d'être le cas : je reproche notamment le manque de dates. Jamais l'auteur ne les précise. Ou si rarement. Pas besoin de me dire en l'an 634, par exemple. Mais une mention 10 ans après l'hégire m'aurait suffit. J'ai relevé une seule fois une telle précision. A deux ou trois reprises, Bachi associe l'âge de Mahomet à l'évènement décrit. Il suffit ensuite de savoir que le prophète est né aux environs de 570.
Ma seconde déception a été la multitude des personnages, la plupart aux noms imbuvables... Je m'y perdais continuellement. Je j'ai retenu que les 4 ou 5 principaux.
Au cours de ma lecture, je me demandais sans cesse "mais c'est qui celui-là ?"

Troisième déception, la construction du livre.
Premièrement, les chapitres, trop courts, qui ressemblent plus à de courtes saynètes, des micros-trottoirs. Chacun des 3 derniers intervenants nous livrent leurs souvenirs comme ils viennent. Au fur et à mesure qu'ils les retrouvent. Les flashs back sont incessants, ce qui rend la perception de l'ensemble assez compliqué. C'est le cas surtout du récit d'Aïcha ! Khadija, elle, était plus structurée : son discours plus linéaire et plus aisé à suivre.
Je sais que ce livre est controversé et qu'en Algérie il est (ou à été) censuré. Mahomet y est très humain et son épouse y relate une partie de leur intimité. Ce qui peut choquer. J'en discutais avec un ami musulman. Il me disait que si ce livre avait été interdit, c'est qu'il devait contenir des blasphèmes.
Un sujet d'étonnement : j'ai toujours entendu dire que Mahomet était analphabète. Or, Bachi le présente plutôt comme un homme lettré et fort cultivé qui s'isole souvent pour lire (ai-je bien lu ça dans ce livre). C'est un point qui m'a choqué car il venait démentir ce que je croyais savoir.
L'illettrisme de Mahomet rend, pour les musulmans, le miracle encore plus grand. C'est la preuve que le Coran a bien été dicté par Dieu lui-même, car Mahomet était un homme trop simple pour une telle supercherie.
Et pour illustrer les difficultés qu'a eues l'Islam à s'imposer, Abou Bakr prétend, notamment, s'être converti pour suivre un homme qu'il connaissait et estimait (Mahomet), et non pour un Dieu auquel il ne croyait pas (encore). Et Salim Bachi nous donne beaucoup d'exemples de ce genre : la naissance de l'Islam est donc due (en partie du moins) au charisme de son prophète. Ce doit être aussi le cas du Christianisme. Le Christ étant habituellement dépeint comme un grand orateur.
BibliOrnitho
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le 24 juin 2012

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