Tu sais Guillaume, t'es plus trop là pour en parler mais c'est dingue que quasiment 30 ans plus tard, t'arrives à faire remonter des souvenirs qu'on a jamais partagé.


Plus j'ai lu tes lignes, celles qu'on sniffe avec les yeux, plus le froid sec de l'hiver qui vient charpenter nos perceptions s'est incrusté, rappelant la peau sale qu'on tente de cacher sous les nouveaux habits.


Tu m'as rappelé Daniel Darc dans la plume de tes chapitres (au nombre de 12, comme sur un disque qu'on écoute quand la tête dit merde au reste). Ce côté dandy punk, clochard de luxe, bien plus lettré que ces lèches culs de la culture, qui font de grandes études tout en fantasmant une décadence avec qui ils n'ont jamais osé flirter.


Tu m'as rappelé qu'on ne se sépare jamais vraiment de notre relation à Babylone. Les rues étroites, l'Olympe de petite fortune qui s'étend des Halles à Odéon, même trente ans plus tard, nous donnant le rôle de dieux immortels jusqu'à ce que les descentes nous fassent préférer l'éphémère.


Je crois que je t'aime. Que j'aurai pu t'aimer en tout cas. Comme on aime quelqu'un parce qu'on a parfois marché dans ses pas.


Mais comme t'es plus là pour en discuter et me vomir ton indifférence, je préfère t'aimer en livre.


Tu façonnes le Paris d'avant que je sois né. Que j'ai connu dans les vinyles de mes parents, dans les phrases des plus grands que moi qui allaient au lycée pendant que je prenais mon goûter diabolo menthe.


Si Bret Easton Ellis et Jacno se partageaient cette planète à la con, tu serais citoyen du monde, valsant d'un pays à l'autre aussi à l'aise que quand on parcourt les berges parisiennes, un soir d'été sur une moto qui va pas trop vite.


Guillaume je te connais pas trop mais je t'aime parce que t'es un peu un genre d'Ian Curtis, la drogue en plus, le romantisme noir aussi habile et percutant.


Pour tous les nostalgiques de l'époque des Stinky Toys et des B52's, pour les amoureux de jazz, de musiques punks saturées, de jeux de mots lyriques qui donnent envie d'écrire une chanson à chaque paragraphe. Je crois qu'il est temps de vous procurer cette petite pépite.


Juré.

LouKnox
7
Écrit par

Créée

le 2 juin 2020

Critique lue 24 fois

Lou Knox

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