Littérature
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le 6 août 2013
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Des témoignages de travailleurs, mis en forme par Hélène Briscoe selon une démarche qu’elle a la méritoire honnêteté d’exposer clairement en introduction, à l’origine publiés dans la bonne et feue revue le Tigre : assez délicat à classer pour qui exerce dans les métiers du livre – littérature ? essai ? témoignages ? sociologie ?
Le titre est emprunté à « Zone » d’Apollinaire : la question de la modernité est donc au centre du recueil, sachant que les métiers évoqués ne sont pas tous modernes – on trouve entre autres une agent RATP, un prêtre, un cuisinier, un projectionniste et un couvreur.
Certains propos feront sourire ou penser tel ou tel lecteur, d’autres le mettront peut-être en colère, d’autres encore lui rappelleront peut-être son stage professionnel de troisième…
Il n’y a finalement pas grand-chose d’autre à dire du texte en lui-même : Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes vaut moins pour son résultat que pour son approche. À mon sens, c’est ce qui l’éloigne de la littérature, et pourrait même l’apparenter à une de ces œuvres d’art contemporain sur lesquelles prime la démarche intellectuelle qui les soutient. Ici sont principalement abordées la question du traitement appliqué au matériau (« La parole […] constitue plutôt un matériau de départ, auquel j’ai malgré tout essayé de rester fidèle, dans le style comme sur le fond », p. 4), et celle des rapports entre intention et résultat, avec toutes les contradictions et les paradoxes que cela implique : lorsque Hélène Briscoe annonce « Certaines marques d’oralité sont supprimées pour que la lecture ne soit pas empêchée. […] Ce qui est écrit a été dit, et aucune coupe ne dénature le propos ou l’intention de celui qui parle. Certains lapsus ont d’ailleurs été corrigés : il ne m’appartient pas de décider s’ils sont révélateurs. » (p. 4), toutes les limites de la démarche sont cernées.
Les directeurs les ouvriers et les belles sténodactylographes est le premier volet d’un diptyque intitulé Portraits du travail : j’imagine qu’on pourrait dire la même chose du deuxième.
Créée
le 13 juil. 2017
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