Marianne, à la suite d'un micro-trottoir diffusé sur France, 3 est contactée par sa cousine Martine. Martine qu'elle a perdu de vue depuis 10 ans ou plus et qui refait tout à coup surface. Les cousines se revoient. A Rambouillet au domicile de Martine (celle-ci est fauchée et n'a pas les moyens de venir sur Paris. Régulièrement, elle inspecte les parcmètres du centre ville dans l'espoir de trouver une pièce ou deux. Curieux pour quelqu'un qui habite le cœur d'une ville aussi chère et si huppée... mais bon).
Marianne aimerait écrire un livre sur Martine. Souvenirs d'enfance, tranches de vie de cette femme brisée qui démarre au pastis à 8h00 le matin : sa mère alcoolique (Bernadette, dite « Biquette ») qui la battait et ne l'aimait pas, ses amants rencontrés dans des débits de boissons plus louches les uns que les autres et qui l'ont battu à leur tour, son problème avec l'alcool, le schéma maternel qu'elle reproduit avec sa propre fille, ses sympathie pour le Front National en général et pour Marine Le Pen en particulier...
Le retour de cette cousine dans sa vie est également pour Marianne l'occasion de réfléchir à sa propre existence. Sa mère qui ne l'a pas vraiment aimé non plus et qui buvait elle aussi. Sa grand-mère (Pépée), chef de ce matriarcat infernal et qui a gangréné tous les siens. Son problème personnel avec l'alcool (elle aussi, bien que ce ne soit pas tout à fait pareil : elle, c'est le rouge. Mais de qualité). Son chômage longue durée qui pèse sur le moral et sur les finances. Ce bouquin qu'elle aimerait écrire mais qui n'avance pas.
Ce live pourrait avoir comme sous-titre « Vie et mœurs d'une famille d'alcooliques ». Alcooliques qui se complaisent dans leur malheur, passant leur vie à pleurnicher ou à fanfaronner. Mais qui ne lèvent jamais le petit doigt pour tenter de s'en sortir et aller de l'avant. La première moitié du livre consacrée à Martine est un peu longuette. Le lecteur s'épuise à la lecture de cette chambre des horreurs. La seconde partie (toujours centrée sur la cousine mais à travers Biquette cette fois) est tout bonnement interminable. Les coups pleuvent, les hommes (tous ronds comme des queues de pelles) meurent les uns derrière les autres, enterrés par des femmes (ivres mortes elles aussi).
La dernière page terminée, j'ai l'impression d'un immense gâchis. Gâchis de vies sans bonheur pour ces pochardes. Perte de temps pour moi qui ai tenu (je me demande pourquoi ?) à aller au bout de ce livre.
Seul point positif : le livre est bien écrit. Un style très dense dans lequel les dialogues sont inclus dans les phrases comme chez Saramago. Cette fois, cela n'a pas suffit.