Ma relation avec Descartes n'avait jamais réellement commencée, puisqu'au lycée on devait lire le discours de la méthode, que personne n'avait lu, bien entendu... Alors lorsque j'ai commencé les méditations métaphysiques je ne savais pas de quoi ça allait parler et très vite, j'ai été mis sur la voie puisque j'ai un souvenir d'un prof à la fac qui nous disait que Descartes prouvait l'existence de Dieu en disant qu'il était parfait et que la perfection supposant l'existence... Ce qui me semblait on ne peut plus étrange et très bancale comme démonstration, du coup j'étais plutôt content de me frotter à la réelle "démonstration", parce que en effet, c'est bien plus pertinent...

En fait Descartes dit qu'il sent qu'il n'est pas parfait, qu'il peut s'améliorer, qu'il doute, c'est qu'il a l'idée en lieu d'un Dieu, d'un être supérieur parfait... idée placée en lui par Dieu lui-même. Bref c'est vraiment agréable de suivre tout son monologue intérieur, son doute, pour le voir établir des choses dont il est certain à partir de "rien" !

Alors, je ne vais pas le cacher, en tant qu'athée, sa démonstration ne me parle pas et ne me fait en rien changer d'avis, pour moi c'est un peu comme lorsque Platon invoque Eros pour parler de l'amour, mais contrairement à Platon, Descartes est très plaisant à suivre dans son raisonnement et permet de "lire" un type qui construit ses "certitudes", parce qu'avoir le courage de se dire : "aujourd'hui je remets tout à plat, je ne sais plus rien et je regarde si je peux bâtir quelque chose", c'est franchement couillu, pas certain que beaucoup de personnes à travers les âges en ont eu le courage.

Je note cependant quelque chose qui m'a un peu marqué : "Or, si je tenais de moi mon être, je n'aurai ni doute ni désir, et absolument rien ne manquerait à mon être : je me serais en effet toutes les perfections dont il y en moi quelque idée, et ainsi je serais précisément Dieu." parce que j'ai suivi l'exact raisonnement inverse, c'est parce que je suis parfait, que je suis mon propre Dieu... alors outre la plaisanterie si on fait preuve d'un peu de stoïcisme on peut justement contrôle son désir et accepter son sort et ne pas se soucier de la perfection...

En tous cas c'est intéressant, plus accessible qu'un Wittgenstein, mais ça va moins loin (puisque ce dernier disait que le doute présupposait déjà la certitude).
Moizi
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le 20 janv. 2015

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