Un chef-d'oeuvre
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J'écoutais le groupe de drone-metal canadien Nadja quand je me suis dit qu'il pourrait être sympa de lire enfin le bouquin éponyme, classique du surréalisme français. Ni d'une ni de deux, je choppe rapidement ledit ouvrage sur une échoppe livresque, déambulant dans le centre de Nantes (achat accompagné des Syllogismes de l'Amertume de Cioran, pour l'anecdote). Pas aussi touffu et loin d'être aussi barré que ce que j'avais appréhendé (référence hasardeuse : Les Fleurs Bleues de Raymon Queneau), Nadja se dévoile assez vite.
D'une part car la coquine n'a pas beaucoup de pages, et pas mal d'illustrations photographiques (dans mon édition tout au moins). Mais aussi car le style Breton accapare pas mal, circonvolutionne de manière agréable. On peut grosso modo scier la femme en deux : d'abord des digressions et considérations diverses et variées de Breton sur son temps, sur Nantes (tiens), sur une pièce de théâtre qu'on pourrait anachroniquement qualifier de nanardesque. Le tout n'a ni queue, ni tête de pie, ni projet immobilier, mais se laisse croquer sans faire la farouche. La seconde partie entre dans le vif du sujet à défaut de chair et narre la rencontre de l'auteur, pas peu fière d'être un manifeste surréaliste, face à cette Nadja, d'abord idolatre, mais aussi évanescente. Une romance qui commence sous le signe de vénus pour terminer au fond du lac, dans les non-dits, telle une ondine.
Créée
le 4 juil. 2019
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