SensCritique a changé. On vous dit tout ici.

Pour qui connait un peu ou beaucoup cette ville baroque et excessive, Napoli mon amour offre le premier avantage de nous replonger avec beaucoup de réalisme dans ses rues entre splendeur et pourriture. Le premier roman de Alessio Forgione est-il autobiographique ? Sans doute un peu, sachant que son narrateur, tout juste 30 ans, a des velléités d'écriture. Mais son quotidien, que le livre décrit avec infiniment de détails, est celui d'un garçon désœuvré, encore un adolescent, d'une certaine façon, qui s'anime lorsque le Napoli joue et qui passe la plupart de ses soirées avec son meilleur ami à boire des bières et à fumer. Il a des aspects agaçants, d'ailleurs, son égocentrisme notamment et ce manque de volonté pour trouver un travail mais il est vrai qu'on ne lui propose que des tâches dégradantes. Usant du passé simple, Forgione colle au plus près de son héros qui voit fondre peu à peu son petit pécule, en nous précisant le prix de chacune de ses dépenses. Mais le prix à payer de la vacuité et de la désespérance de cette existence, le narrateur de Napoli mon amour le raconte avec une lucidité défaite qui finit par attendrir. Surtout que l'amour pointe le bout de son nez, inattendu, et que l'embellie est magnifique, même si elle est presque condamnée à l'échec d'avance. Ce sont les plus belles pages du livre, qui nous font aimer cet homme au seuil de la précarité et dont l'avenir s'inscrit en pointillé, comme pour beaucoup d'autres du même âge et dans la même situation économique.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2021

Créée

le 21 juil. 2021

Critique lue 117 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 117 fois

1

D'autres avis sur Napoli mon amour

Napoli mon amour

Napoli mon amour

le 21 juil. 2021

Le prix à payer

Pour qui connait un peu ou beaucoup cette ville baroque et excessive, Napoli mon amour offre le premier avantage de nous replonger avec beaucoup de réalisme dans ses rues entre splendeur et...

Du même critique

Anatomie d'une chute

Anatomie d'une chute

le 28 mai 2023

Procès d'intentions

Depuis quelques années, le cinéma français, et plus particulièrement ses réalisatrices, trustent les lauriers dans les plus grands festivals. Au tour de Justine Triet d'être palmée à Cannes avec...

France

France

le 25 août 2021

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

The Power of the Dog

The Power of the Dog

le 25 sept. 2021

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...