Nombres
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On va au Brésil, c'est comme si les musulmans allaient à La Mecque, les chrétiens à Rome et les juifs à Jérusalem. C'est exactement ça, d'aller à la Coupe du monde au Brésil.

Les Israélites s'emmerdent dans le désert, du coup, ils font ce qu'ils apprécient le plus, à savoir compter.

Au début, j'avoue que j'ai eu un peu peur, ça se répète dès la seconde page et on se branle un petit peu des informations qu'on nous donne. On apprend qu'il y a 35.000 hommes dans la tribu de Benjamin, 62.700 dans celle de Dan et ainsi de suite pour toutes les tribus ; que Dieu décide de racheter les premiers-nés (ne pas faire de blague, ne pas faire de blague) ; que la première bénédiction venue est l'occasion d'exterminer tout un troupeau de bœufs, boucs, béliers, etc. ; qu'il faut exclure les lépreux des camps ; que les femmes, c'est nul... ainsi que tout un tas de règles à la con que je vais éviter d'énumérer ici.


Heureusement, ça commence à devenir un peu plus intéressant une fois arrivé au onzième chapitre. Le peuple se plaint, car ils n'ont pas de viandes à manger, ça énerve Dieu qui, dans un premier temps, se met à brûler la moitié du camp, et Moïse est tellement exténué par tant de conneries qu'il supplie à Dieu de le tuer. La Tragédie Shakespearienne fait alors son œuvre !

Dans ce livre, Dieu commence vraiment en avoir mal qu'on le fasse chier et il le fait savoir. Au début, c'est gentil, du genre ne faire bouffer que de la viande au peuple afin de les dégoûter, ou couvrir de lèpre Miriam car elle a osé de plaindre. Après quelques pages, ça s'intensifie quelque peu. Dieu se met à condamner toute une génération parce que les Israélites continuent à se plaindre, condamne à la lapidation un pauvre type qui ramassait du bois le jour du sabbat (la Miviludes manque décidément de moyens contre les dérives sectaires), et enfin, extermine des communautés entières car elles ont eu le malheur de se révolter.

Malgré tout, il y a un fort potentiel comique dans ce livre. Moïse et Aaron ne cessent de "tomber face contre terre", on dirait presque un running gag tant ça revient souvent. En tous cas, de mon côté, je m'imaginais des scènes à la The Office dans ma tête avec un regard caméra sur Moïse après que Dieu ai décidé sur un coup de tête d'exterminer des milliers de personnes.


On a aussi pas mal de baston. Israël veut récupérer des territoires qui ne lui appartiennent pas vraiment : du coup, ils arrivent, exterminent tout le monde (ils commettent des génocides quoi) et effacent leur culture afin que le monde les oublies car Dieu leur a demandé.

On a aussi droit à un nouveau devin : Balaam, fils de Béor, qui est censé venir en aide au roi Balaq qui a peur de se faire génocider la gueule (je le comprends). Dieu demande alors à Balaam de bénir le peuple d'Israël au lieu de le maudire, ce qu'il fait. On a d'ailleurs droit à un running gag dans lequel Balaam fait croire à plusieurs reprises à Balaq qu'il va maudire les Israélites avant de les bénir au dernier moment à chaque fois.

Résultat : Balaam se fait tuer par les Israélites lors d'un énième massacre (trop bon trop con).

Le livre se termine alors sur de nouvelles lois dont on se branle un peu, prônant, entre autre, la consanguinité.

Aussi, Miriam meurt (ça ne dure même pas 2 lignes car c'est une femme), Aaron aussi (ça dure plusieurs versets car c'est un homme) et il y a un âne qui parle, ce qui semble ne choquer personne.


Plus sérieusement, j'avoue être un peu mitigé après la lecture de ce livre. Autant je le trouve profondément cathartique (moi du moment que des gens meurent je suis content), autant ce qui en ressort est quand même un peu choquant. Ce serait purement de la fiction je m'en foutrais un petit peu, autant ça reste un livre religieux consulté, encore au premier degré je suppose, par beaucoup de gens... et ça, quand même, je trouve ça un peu effrayant.

MacCAM
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le 30 août 2022

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