Mossoul en pilotage automatique

Seconde livraison du nouvel héro double face (deux jumeaux homme et femme) suivant la voie tracée par SAS. Après "Massacre à Odessa" , voyage dans une Ukraine en guerre, nous voici entre l'Allemagne et l'Irak dans une actualité quasi immédiate. Le contexte géopolitique est plutôt intéressant, avec un rappel détaillé de la situation des réfugiés en Allemagne et une un survol de toutes les fractions et ethnies en Irak. Les ingrédients pour écrire un bon thriller sont là, l'auteur nous faisant suivre différents personnages en parallèle, mais le livre est confronté à deux problèmes majeurs. D'une part l'intrigue n'avance pas et se résume à une longue recherche linéaire qui devient particulièrement ennuyeuse dans sa dernière partie proche de Mossoul et d'autres part les personnages principaux ne s'incarnent pratiquement pas, bien moins en tout cas que dans le premier tome. La raison est simple, l'écriture et le style sont une suite de clichés et de formulation sans âme, on a parfois l'impression que certains passages ont été écrits par un robot débitant des phrases préfabriquées, du coup Kali et Odys sont transparents. Et c'est une tare majeur lorsque l'on met en place un environnement, des héros et un mystère qui est dévoilé sur plusieurs livres.
Étonnamment, le premier album était plus réussi, plus dense et plus vrai. Si vous voulez mon avis, le nègre travaillant sur "Opération Mossoul" n'était pas le même que dans "Massacre à Odessa". Les différences de style et la perception que l'auteur a des personnages, sont trop dissemblables.

Il ne suffit pas d'écrire une "bible " des héros pour que l'ensemble tienne la route. Faut-il encore produire avec un minimum de passion et ne pas sous-traiter à des tâcherons.

C'est dommage parce que l'ensemble est plutôt attirant et qu'on aurait envie d'aimer cette série.