À manier l’ordinaire, on arrive à un livre ordinaire

Cela fait déjà quelques temps que j’ai fini « Ordinary People » mais j’ai attendu pour en faire la critique car je n’arrivais pas à décider si ce roman m’avait plu ou non, s’il était intéressant ou parfaitement insipide. Je n’arrive pas à me décider, alors je vais tâcher d’analyser ces sentiments mitigés, cette insatisfaction.


Son titre annonce la couleur : « Ordinary People » parle de gens ordinaires. Ne vous attendez pas à une histoire bouleversante et à des rebondissements venant rythmer votre lecture : c’est de l’ordinaire, du réel, du concret que narre Diana Evans.


« Ordinary People », c’est l’histoire de 2 couples de quadras londoniens, classe moyenne, issus de l’immigration. Enfin, londoniens… ils ne sont pas assez riche pour vivre bien dans Londres, mais le sont suffisamment pour rester à proximité.


Ce qui est intéressant, c’est cette manière de disséquer ces 2 couples, ces 4 protagonistes, tous arrivés à ce moment où on s’interroge sur sa vie, où on fait le point sur ce qu’on a fait de nos envies et de nos convictions de jeunesse, ce moment où les ambitions ont laissé place au quotidien, où les compromis se multiplient dans le couple comme dans la vie familiale. « Ordinary people » questionne les rapports hommes/femmes et, surtout, interroge la possibilité de rester l’amant (ou l’amante) quand on est devenu l’époux (ou l’épouse) puis le père (ou la mère)



Comment passait-on de ceci à cela? Comment passait-on de "j'aimerais poser ma bouche sur ton menton pubien" à "PQ STP" sans bisou final ?



Ce qui aurait pu être intéressant, mais qui n’est finalement qu’effleuré, c’est la recherche, par chacun des protagonistes, d’un juste équilibre entre la vie qu’ils ont construit et le respect de leurs origines.


Bref, c’est un livre qui pose de bonnes questions, intéressantes et pertinentes, mais qui est tout de même un peu plombé par des descriptions interminables. À manier l’ordinaire, on arrive à un livre ordinaire.

zemoko
7
Écrit par

Créée

le 3 déc. 2019

Critique lue 285 fois

1 j'aime

Arnaud Malon

Écrit par

Critique lue 285 fois

1

D'autres avis sur Ordinary people

Ordinary people
Lazydad
8

Un mélange de Katherine Pancol et de Woody Allen

Un mélange de Katherine Pancol et de Woody Allen. Il s’agit de la description de l’existence de deux couples londoniens avec leurs jeunes enfants. C’est très bien écrit, plaisant à lire et saupoudré...

le 7 juin 2022

Ordinary people
Adelyn
4

Critique de Ordinary people par Adelyn

Même s'il est indéniable que l'auteure possède une plume reconnaissable et pleine de talent, ce livre n'a pas su me toucher, et j'ai même poussé un "ouf" de soulagement quand j'ai achevé sa dernière...

le 14 sept. 2020

Ordinary people
Chatlala
8

S'aimer comme on se quitte

"Comment passait-on de ceci à cela? Comment passait-on de "j'aimerais poser ma bouche sur ton menton pubien" à "PQ STP" sans bisou final? Qu'était-il arrivé à Angelina, à Desdemone? Comment tout cet...

le 21 oct. 2019

Du même critique

Ce qui ne me tue pas
zemoko
9

Ce n'est pas du Stieg Larson... mais c'est un très bon roman

Est-ce que c'est du Stieg Larson ? Non, bien évidemment que non. Est-ce que c'est grave ? Pas tant que cela... Bon, d'accord, le fait d'avoir lu les premiers "Millenium" voici déjà quelques années a...

le 21 sept. 2015

11 j'aime

2

Temps glaciaires
zemoko
9

Commissaire, ne changez pas, restez comme vous êtes !

Disclaimer : je suis fan de Fred Vargas et j'adore l'Islande... donc, attention, ma critique et la note que je donne à ce livre sont sans doute biaisés. Vous êtes prévenus. Ceci étant dit, j'ai...

le 16 mars 2015

11 j'aime

1

Ecoute la ville tomber
zemoko
8

Une ville en plein burn-out

« Écoute la ville tomber » est le premier roman de Kate Tempest dont on me dit quʼelle serait une rappeuse anglaise déjà connue et reconnue dʼune trentaine dʼannée (ce que je veux bien le...

le 21 mars 2018

8 j'aime