Sagan, 1954
6.9
Sagan, 1954

livre de Anne Berest ()

Portrait d'une jeune femme de 18 ans qui vit peut-être là, sans le savoir, les plus beaux moments de sa vie, dans la légèreté, l'insouciance et l'espérance, qui va être comblée, celle d'être éditée. Sagan 1954 est la recréation de ces quelques mois où la vie de Françoise Quoirez va basculer. Vers la gloire, les honneurs mais aussi plus tard les drames, la jalousie et l'acrimonie des autres. Femme libre, Sagan n'en sera pas moins emprisonnée tout au long de sa vie dans un personnage qu'elle n'était qu'en apparence. Mais Anne Berest s'en tient à cette première moitié de l'année 1954 et ce n'est qu'une sorte de suite d'instantanés d'une biographie (très) partielle et express. L'auteure fait oeuvre aussi de romancière puisqu'elle imagine quand elle ne sait pas, et elle ne s'en cache pas, tout en pratiquant l'autofiction en se mettant en scène dans l'écriture du livre, véritable "work in progress." Ce pourrait être agaçant mais ce ne sont que quelques petites touches, une ombre discrète qui poursuit la lumière jetée sur une héroïne fascinante malgré elle, petit animal pris dans les projecteurs aveuglants de la célébrité. Sagan 1954 peut (doit ?) se lire à toute berzingue, à l'allure à laquelle la romancière de Bonjour tristesse aimait vivre, soit s'étourdir jusqu'à l'ivresse pour ne pas sombrer dans une funeste mélancolie. Le style délié et élégant de Berest sied parfaitement au propos. On n'apprendra rien de vraiment neuf sur Sagan mais on s'attachera encore davantage à la femme, écrivain phare d'une époque terne, dans ce qui est aussi, et c'est sans doute l'aspect le plus touchant dans le livre, un bel hommage à l'amitié. Celle, indéfectible, qui la lia à Florence Malraux.

Cinephile-doux
7
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le 25 avr. 2017

Critique lue 208 fois

Cinéphile doux

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