Tous les films sont politiques est ni plus ni moins que l'assemblage des livrets Costa-Gavras ou l'Espoir et Costa-Gavras ou la Résistance, présents respectivement dans la première et la seconde intégrale, éditées par Arte. Les intégrales en question étant de très bonnes factures, je ne peux que vous conseiller de vous tourner vers elles directement. D'autant plus que le livre dont il est question ici ne comporte pas la courte biographie du réalisateur, ainsi qu'un autre court texte sur la restauration de films, les ayant remplacés par l'étude de l'avant-dernier film du réalisateur, Adults in the Room, de 2019, sorti après les intégrales qui furent elles publiées en 2016.
Et justement, vous avez déjà dû déceler où était le problème : le titre est un poil trompeur. En effet, en lisant « Tous les films sont politiques – Avec Costa-Gavras », on aurait pu s'attendre à une interview de Costa de la part d'Edwy Plenel (entretien vidéo présent dans le coffret, je précise) ou à ce que les films du réalisateur servent d'exemples pour être mis en relation avec la filmographie d'autres réalisateurs… il n'en est rien. En l'état, Tous les films sont politiques est une sorte de biographie du réalisateur allégée, ou d'une page Wikipédia améliorée, c'est au choix.
C'est bien écrit, Edwy Plenel est loin d'être une tanche et le bouquin possède quelques anecdotes croustillantes, mais ça ne va pas bien loin non plus. De surcroit, le projet se révèle tout de même un brin cynique, malhonnête. Quand même, c'est osé d'apposer en gros la mention « inédit » sur la première de couverture, alors que seul 10 % du bouquin l'est réellement. Encore pire, dans les remerciements, on peut lire que « l'idée de ce livre est née de conversations menées avec Costa-Gavras, en 2016 et 2017, pour l'édition, par Arte, des DVD de ses dix-huit longs métrages en deux coffrets »… ç'aurait été judicieux d'être plus précis.
Enfin, et je crois que c'est ça le pire, mais Tous les films sont politiques a été publié en 2021, soit trois ans après les mémoires de Costa-Gavras, Va où il est impossible d'aller. Autant dire que si vous voulez vous intéresser à la vie du bonhomme, autant vous tourner vers son bouquin de 500 pages, qu'il a écrit lui-même, vendu 10 €, de surcroit bien plus captivant, qu'un autre qui coute certes deux fois moins cher, mais qui en fait moins de 100 et n'approfondit pas grand-chose.
Bref, sans grand intérêt.