Ce qui vous attend, si vous attendez un enfant

Kant ici ne fait pas forcément dans l'originalité, en gros il reprend l'Emile de Rousseau, qui est un de mes livre préféré et il l'arrange un peu à sa sauce. Du coup je n'ai pas forcément été surpris par ce qui se dit (il fait référence explicitement à Rousseau plusieurs fois), mais ça reste passionnant et une oeuvre à lire extrêmement intéressante. C'est d'ailleurs beaucoup plus court que le livre de Rousseau, du coup ça peut faire un bon résumé (même si ma préférence va toujours à Rousseau).

C'est surtout sur le début du livre qu'il y a des différences, là où Rousseau semble (dans mon souvenir) être tout de suite dans un cas pratique, Kant lui va poser les raisons de la pédagogie et c'est un réel plus. Disons que putain ça fait du bien de lire que les apprentissages ne doivent pas être uniquement des jeux, mais que ça doit être assimilé à du travail, qu'il y a les temps de pause pour jouer... Qu'on n'est pas à l'école pour apprendre des connaissances, mais pour acquérir une discipline, rester assis sur sa chaise et se concentrer sur la tâche à accomplir.

Ce que je dis peux sembler vieux jeu, mais ça reste vrai car si n'acquiert pas cette discipline, le futur adulte ne l'aura pas et sera incapable de se concentrer.

Kant n'est pas non plus cruel avec les enfants, il est systématiquement dans quelque chose de très mesuré, ni trop, ni pas assez. Il ne préconise pas d'être trop dur avec les enfants, mais de faire en sorte qu'ils ne soient jamais en position totale de confort afin de s'habituer aux situations plus facilement.

Quelque chose aussi que disait déjà Rousseau et avec lequel je suis d'accord à 100% c'est qu'il faut laisser le gamin crier, ne pas être son esclave, pour qu'il arrête de crier tout seul voyant que ça ne marche pas. Ainsi il reformulera, plus tard, sa requête poliment et si c'est bon pour lui on peut lui donner juste assez, pas en excès.

Cependant j'irai plus loin que lui, sans doute car j'ai lu Nietzsche, il préconise au départ de donner un cadre par la discipline, puis seulement une fois qu'il est plus grand de le laisser utiliser sa réflexion mais toujours dans un cadre morale. Il m'a limite semblé plus morale que Rousseau. Là où j'irai plus loin c'est en disant qu'une fois qu'on a atteint ce stade on peut ensuite s'émanciper de la morale, ne plus être obligé de lui obéir bêtement, ne plus s'en encombrer et d'être enfin un fort.