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Malin, Herman Koch ? Bien plus que cela, roublard. Villa avec piscine confirme l'impression laissée par Le dîner, le romancier néerlandais a trouvé son créneau : le cynisme et la misanthropie en bandoulière et comme d'autres auteurs, dans des registres très différents (Coelho, Nothomb), il ne lui reste qu'à concocter une bonne petite histoire et un personnage particulièrement amoral, mais diablement humain, ce qui renvoie le lecteur à ses propres failles, à sa petitesse voire à ses perversités cachées sous le vernis social. La recette est efficace : le personnage principal est d'abord présenté comme un type antipathique au possible, médecin qui a la détestation des corps et se contente de gérer un business lucratif avec un mépris souverain pour les petits et grands maux de ses contemporains. Koch le présente ensuite comme un père de famille prêt à tout pour défendre son cocon. Bon sang, mais c'est bien sûr, sous-entend l'auteur, ce type n'est pas un monstre, il y a un coeur qui bat sous le cuir de l'aigreur et de la méchanceté rance. Moyennant quoi, les actes abominables qu'il commet,, s'ils ne trouvent pas une justification, ont tout du moins une explication. Tout cela est d'une grande ambigüité, où est Koch dans cette vision très noire de l'âme humaine et du jeu social ? Il flirte et même davantage avec la misogynie et l'homophobie et semble considérer la loi du talion comme une pratique absolument naturelle quitte à se tromper de cible. Bien entendu, c'est plus compliqué que cela et chacun réagira selon son propre vécu et ses valeurs. Le livre de Koch est déplaisant, fascinant, provocateur, glauque et, comme il est construit comme un thriller, difficile à lâcher même quand la nausée est proche. Ah oui, il est drôle aussi, souvent, d'un humour noir qui provoque un rire très jaune. En définitive, un corps à Koch avec les zones les plus sombres de l'humain difficile à avaler mais qui a le mérite de n'être jamais tiède ou mièvre. Il est tout de même heureux que la plupart des livres ne ressemblent pas à Villa avec piscine. Après une telle lecture, on peut toujours se plonger dans Barbara Cartland. Enfin, on n'est pas obligé non plus.

Cinephile-doux
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le 13 avr. 2017

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Cinéphile doux

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