☞ Qui n’a jamais eu honte de sa famille ?
Maurice Dembek, dit « Mo », a toujours cru naïvement que les autres enfants avaient, comme lui, deux vies bien séparées l’une de l’autre : celle à l’école où tout se doit d’être ordonné, où la politesse et le bien parlé règnent, et celle à la maison où ça braille dans toutes les pièces, où il y a toujours du monde qui s’invite.
Seulement voilà, le jour où son copain Hippolyte s’invite pour faire un exposé, tout bascule. Parce que chez les Castant, la maison est calme, immaculée, et surtout il y a un mur entier de photos de famille, dont plusieurs font figure de « héros » grâce à leur carrière ou l’obtention d’un Prix Nobel.
Pour Mo, c’est un véritable choc : sa famille, elle, ne comporte pas un seul « héros », ce serait plutôt une bande de zéros… Pire encore, à travers le regard d’Hippolyte, il prend conscience que sa famille est atypique, presque dysfonctionnelle !
☞ De zéro en héros
Dans la famille de Mo, je demande donc le héros. Et c’est qu’elle est étendue la tribu Dambek ! Entre le père, qui travaille au noir avec un copain, les deux chiens de la famille, Titi le frère avide de sensations fortes en voiture et toujours prêt à se fourrer dans de sales coups, Gilou le frère deux de tension, Bibiche la soeur peste qui chante comme une casserole, Mo le vilain petit canard, et puis la mère qui porte tout ce petit monde à bout de bras, il y a de quoi faire !
D’ailleurs, la mère de Mo est sans doute le personnage qui m’a le plus émue dans tout le roman : elle donne sans compter à ses proches, qui ne se rendent pas toujours compte des sacrifices qu’elle a du faire pour sa famille ! Toujours rassurante, elle a un caratère amusant et n’a pas la langue dans sa poche.
L’exploration, en famille, des albums photos révèle des histoires de gens pas si ordinaires qu’en apparence, rassurant Mo, et lui donnant l’occasion de redécouvrir sa drôle de famille oh combien généreuse.
☞ Une belle leçon de vie
A grand coup de rires et avec une grande sensibilité, Jo Witck dresse le portrait d’une famille unie qui émeut à coup sûr le lecteur par sa tendresse et son amour.
Même au delà de ça, elle montre que les héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit : nombreuses sont les personnes oeuvrant dans l’ombre ou l’indifférence générale pour le bien des autres.
☞ Ce roman jeunesse a tout de la petite pépite, à mettre rapidement entre les mains des enfants à partir de 10 ans ! L’autrice a su mettre des mots justes sur le contexte social/familial de Mo, véhiculant au passage un joli message de tolérance. Elle signe un très joli roman d’apprentissage sur les liens familiaux, montrant l’importance de connaître son passé pour mieux appréhender son présent.