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La lumière blafarde — celle des néons, des veines trop visibles — ronge l’air de l’hôpital. Un homme délire, murmure qu’il fuit des vers. Un autre, à cinquante kilomètres, est retrouvé mort, lavé de toute trace, comme s’il s’était effacé lui-même. Entre eux, Sharko avance. Les yeux brûlés par le manque de sommeil, la conscience en équilibre entre compassion et vertige. À retardement n’est pas seulement un polar : c’est une plongée dans la porosité du réel. Thilliez écrit comme on ausculte — chaque phrase cherche un battement sous la peau du texte. On sent le froid du carrelage, la sueur qui colle aux poignets. Le roman respire comme un patient sous perfusion — lentement, trop lentement — et c’est dans ce décalage, cette temporalité suspendue, que s’installe la peur. Oui, c’est un thriller, mais c’est surtout une méditation sur la limite : celle du corps, de la raison, de la culpabilité. Thilliez ne cherche pas à surprendre ; il cherche à contaminer. À injecter dans le lecteur cette angoisse qui ne crie pas, mais persiste. Et quand la dernière page se referme, il reste l’odeur métallique du sang mêlé à la désolation du jour qui se lève. Un roman d’ombres et d’échos — écrit pour ceux qui savent que la folie n’est jamais loin. Ma note : 14 / 20.
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