C'était le troisième livre de Kraznahorkai que je lisais, et le troisième a être traduit du Hongrois.
Completement différente du Tango de Satan ou de la mélancolie de la resistance, la narration devient beaucoup plus poétique, evocatrice, et l'histoire se réduit alors au stricte minimum : Le petit-fils du prince Genji parcours un temple pour découvrir la beauté d'un jardin.
Le livre s'ouvre directement sur le chapitre 2. Qui plus par un anachronisme qui d'emblée nous détache totalement d'un quelconque absolue puisque le petit-fil du prince Genji vient par le train. On comprend ici qu'il ne sera pas question d 'une histoire, d'un récit.
au fil des pages (dont l'édition a laissé sur le pourtour de large marges), on comprend qu'il est question d'un moment, d'un endroit, et que cet endroit se trouve justement au centre des quatres point cardinaux. on ressent que ce lieu pré-existe a l'instant qui nous le fait découvrir, que ce lieu existe independemment du seul personnage qui le parcours. Le personnage recherche la beauté du jardin caché en ce lieu, alors qu'un chien viens mourrir a l'ombre d'un arbre. Le petit-fils du prince Genji découvre les écrit d'un savant qui se perdent a vouloir saisir l'infini alors que des poissons d'or accrochés au mur du temple, frémissent sous l'effet d'une secousse sismique.
Il est étrange de ressentir comment sont réunit dans ce texte, le neant et le tout, l'instant et l'écoulement d'un temps, la beauté et le pressentiment d'un malheur. Et comment cela justifie l'insaisissable, c'est à dire la tranquilité et le merveilleux du plus beau de jardin, qui est caché là pour une raison ignorée de tous.
Un des livre les plus marquant que j'ai pu lire, un de ceux qui vous montre une possibilité du réel.