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La nuit du 15 juillet 2018 respire comme une bête chaude. Les cris des supporters montent, roulent sur les façades, glissent dans les rues comme un vent d’été saturé de joie. Pendant que la France exulte, Tom—Romain—se recroqueville dans les toilettes d’un centre commercial. La lumière, trop blanche, tombe sur ses mains et révèle plus que du sang : elle révèle une vie accumulée en couches d’humiliations, d’abandons, de maladresses étouffées. Dans ce recoin étroit, le roman s’ouvre comme une plaie lente. Une histoire de solitude qui tremble.
Et puis il y a Lame. La voix intérieure qui s’ouvre sous hypnose. Elle descend dans ses souvenirs comme dans une eau tiède, un peu trouble. L’enfance revient, lourde et douce à la fois ; la banlieue s’impose dans la texture de l’air, dans la poussière, dans la manière dont elle apprend à regarder le monde. Génia apparaît comme une éclatante trajectoire — celle qui change tout, même quand on n’a pas encore les mots pour le dire. Son eczéma est plus qu’une douleur : c’est un miroir. Un endroit où s’écrivent les peurs qu’elle n’ose pas nommer. Une peau qui parle avant elle.
Sephora Pondi tisse ces deux voix comme on assemble deux lignes mélodiques. L’une est grave, nouée, presque étouffée. L’autre est claire, ouverte, mais fragile. Et pourtant, les deux brûlent. Les deux cherchent un espace pour respirer dans un monde qui les met en tension constante.
On pense parfois à Toni Morrison, parfois à Han Kang, parfois à ces écrivaines qui savent que le corps est un mythe, un territoire, un piège. Pondi ne copie pas. Elle dialogue. Elle invente sa lumière.
Avale n’est pas seulement un roman de genre. C’est un chant. Un chant brisé. Un chant où le danger passe dans l’air et où la sensualité devient une manière de survivre. La collision finale n’est pas une explosion : c’est une illumination sombre.
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