Azteca n’est pas un roman historique comme les autres : c’est une détonation littéraire anti-coloniale, un cri arraché à l’Histoire avant qu’elle ne soit déformée par les vainqueurs.
À travers les confessions du narrateur, Jennings renverse le regard : ici, les conquistadors sont l’ombre, pas la lumière, et l’empire aztèque, malgré sa cruauté, est restitué dans toute sa complexité politique, spirituelle, sociale.
La prouesse est double : immersion totale dans une civilisation étrangère (langue, mythes, structures, médecine, codes) sans folklore ni fétichisation, et en même temps une grande fresque narrative, baroque, charnelle, parfois insoutenable, toujours saisissante.
C’est un roman de sang, de sexe, de sacrifice, de croyance et de guerre - mais surtout un livre où l’Histoire devient chair, et la fiction, réparation.
C’est long, c’est rude, mais chaque page est une gifle à l’eurocentrisme et au roman colonial.
Pourquoi lire AZTECA ?
Parce qu’il nous oblige à désapprendre, à ressentir l’Histoire autrement, du côté des vaincu·es.
Parce qu’il fait exister un monde qu’on a trop souvent réduit à un cliché ou à une note de bas de page.
Et parce que Jennings, malgré ses excès, écrit avec le feu sacré de ceux qui veulent que les morts parlent.