Un troisième volume assez intéressant dans la continuité des faits qui se sont déroulés dans les livres précédents. Cependant, il y a quand même des choses pénibles à évoquer.
Rick Deckard, ancien Blade Runner, qu'on ne laisse toujours pas tranquille, s'est vu offrir un contrat dans le cadre d'un projet cinématographique. En effet, le réalisateur nommé Urbenton travaille sur un biopic qui a pour but de retracer les années phares de Rick en tant que mercenaire et réformateur de réplicants. Salaire intéressant pour "seulement" raconter sa vie, facile ! Mais méfiance à celui pour qui tout brille trop vite et trop fort...
Pour revenir sur les points agaçants, le récit est amputé par des répétitions de scènes. Et je tiens pour exemple les fois où le protagoniste principal se retrouve en tête à tête avec celle qui éprouve un amour incontrôlable pour lui, Sarah Tyrell. Mi folle, mi lucide, le face à face entre les deux nous a procuré l'une des belles lignes de dialogues du roman. Aussi bien que les plus désagréables répétitions traduites par les tentatives de Rick à apaiser les colères et folies de celle qui a détruit son empire technologique pour lui. Il aurait été bien plus poignant de réduire ses confrontations en une scène unique placée au bon moment. Cela aurait donné un côté bien plus puissant et poignant à ce triste amour à sens unique.
Autre point pénible, en lien direct avec le premier, c'est la longueur du bouquin. Ce dernier aurait pu gagner en qualité avec la condensation des pages. L'auteur américain K. W. Jeter a sûrement voulu éclaircir la suite de certains événements des précédents romans. Tout en développant les nombreuses idées qui permettent au long fil, créé par Philip K. Dick, de s'étendre justement sans que celui-ci s'effrite.
Dans l'ensemble, la dimension que prend cette saga est assez réjouissante car l'auteur de soixante-quinze ans a, ici encore, su rester fidèle à l'atmosphère de Monsieur Dick. Celle d'une société dystopique. Encore plus dans ce troisième opus livresque où l'on ne fait plus la différence entre humains et réplicants. Où tout le monde se retrouve déprimé et apathique (comme peuvent l'être Rick Deckard et Sarah Tyrell d'ailleurs). Où l'ONU a un contrôle si énorme sur les choses qu'ils sont devenus les principaux décideurs du sort de l'humanité. Même si celui-ci consiste en l'épuration de la race humaine loin de la Terre, sur les colonies martiennes.
Un livre plein d'aventures, pimenté par quelques rebondissements et enrobé de pas mal de questionnements existentiels que les lecteurs et lectrices éclairé(e)s seront sûrement amené(e)s à se poser.