Roman très bref (peut-être 150 pages dans l'édition où je l'ai lu, pourtant fort généreuse quant à la typographie). Bonjour tristesse n'est pas (et ne cherche pas à être) un roman très profond ; au contraire, il joue la carte de l'épure : le dramatis personæ est très restreint, l'intrigue se déplace rapidement, le style ne quitte jamais un classicisme prudent et très économe. Mais évidemment, ce roman qui glisse avec légèreté sur la surface des choses est à l'image de ses personnages : “légers”, futiles (ils le revendiquent presque tous), psychologiquement limpides, ils vivent dans un monde qui a des airs tragiques : mus par une seule idée, ils filent vers un destin annoncé depuis les premières lignes. La seule différence (et peut-être sont-ils en cela, malgré toute leur légèreté, plus facile à comprendre que les vrais personnages tragiques), c'est que personne ne semble s'en soucier outre-mesure. Une lecture indolente et plaisante.
Une citation : « Je me rendais compte que l'insouciance est le seul sentiment qui puisse inspirer notre vie et ne pas disposer d'arguments pour se défendre. »