Lu dans sa reedition de 2019 qui intègre tous les films réalisés depuis Mission to Mars jusqu'à Passion. Ce qui m'interpelle au premier abord, c'est le caractère aigri, voire haineux du sieur de Palma. Ne serait-ce que dans les misères qu'il a fait subir à ses intervieweurs en les fuyant sans cesse. Mais surtout dans ses films-mêmes, et le traitement quelque peu sadique et complaisant qu'il réserva aux femmes, dès ses débuts. Il est instructif de se référer au court métrage Secret Cinema sur YouTube qu'il a longtemps tenu pour l'un de ses films préférés (p.42). On y voit une version précurseure du Truman Show qui ne laisse pas de malmener le personnage principal féminin d'une manière à faire dresser les cheveux sur la tête les spectateurs Me Too d'aujourd'hui.

Élevé dans une famille biberonnée à la violence et à la compétition, de Palma est la brebis galeuse du Nouvel Hollywood, carburant aux idées noires, inspiré par les meurtres, le sang. Hitchcock en escarcelle, comme rival à dépasser, pour toujours faire "pire" dans le choquant, le viscéral.

"Brebis galeuse du Nouvel Hollywood", comme il aime à s'appeler, il se vit comme un génie incompris, sans cesse confronté à la critique à la sortie de ses films, réévalué plus tard. Quand beaucoup de ses collègues parlent d'eux-mêmes comme d'artisans, ne cherchant que l'efficacité commerciale (et pas des moindres, Hitchcock disait cela, il me semble), lui, parle de lui comme d'un "styliste". Jamais pris par le doute, jamais humble, il aura toute sa carrière été fidèle à ses principales passions : le porno amateur et le feminicide.

RaphaelKoster
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le 18 oct. 2025

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