Bubble gum
5.6
Bubble gum

livre de Lolita Pille (2006)

Deuxième escapade chez Lolita Pille pour ma part, après le frustrant Hell qui nous narrait déjà l'amour désincarné en temps de grosse fortune. Ici, notre Lolita trash nous raconte l'histoire d'une jeune femme, Manon, serveuse et paumée dans une vie minable, qui fait la rencontre de Derek, un milliardaire qui semble très intéressé par ses charmes et son potentiel. De cette relation va naître un amour désenchanté, intéressé et superficiel, où cet homme que rien n'arrête va tout faire pour faire d'elle une star. La chute sera cataclysmique...


Si je peux vous donner un seul conseil, ne lisez ni le résumé Senscritique ni la quatrième de couverture. Une hérésie totale quand on sait que cela aborde un des rebondissements du livre qui doit avoir lieu après 200 pages. J'ai beaucoup plus apprécié ce Bubble Gum que son premier roman, notamment sa plume et les messages que l'écrivaine souhaite véhiculer. Dans Hell, la superficialité de son style se heurtait toujours à la superficialité de son histoire. Ici, et grâce à cette fin inattendue, le caractère vain et pré-fabriqué du monde dans lequel ils évoluent prend tout son sens et désigne une magnifique mise en abîme du sujet abordé. Il n'y a de toute façon qu'une gigantesque illusion.


Si elle nous raconte donc désormais quelque chose, et si elle est le témoin, avec son jeune âge et son style incisif, d'une certaine idée du star-system (belle et bonne approche de la personnalité malléable face à la notoriété), Lolita Pille garde quand même de très nombreux défauts. Un peu gênant, qui lui appartient, ses phrases à rallonge, parfois sur une page entière, voire deux. Quand c'est Proust, qu'elle aime d'ailleurs beaucoup depuis ses 12 ans, ça va, quand c'est elle c'est lassant. Autre défaut, qui me titille un peu plus, l'utilisation exagérée des références littéraires et cinématographiques. Je ne parle même pas du name dropping, excessivement présent, mais carrément de son style littéraire qui s'en inspire. Puis le passage en reprenant les anaphores de la 25ème heure, c'est pas très subtil...


En bref, si vous souhaitez vous lancer dans l'aventure Lolita Pille, commencez tout de même par celui-ci. Il se lit très facilement, comporte une vraie volonté d'étayer un propos et j'ai trouvé, à titre personnel, le style bien plus travaillé. Et, pour ma part, j'essaierai d'oublier qu'elle a écrit "Anna Pakin" au lieu de "Anna Paquin". Mais ça reste grave.

EvyNadler

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7
2

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