« Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour se sortir en fait de l'Enfer. »
Cette phrase d'Antonin Artaud résume à elle seule le battement souterrain de ce roman. Mais pour comprendre de quel enfer il s'agit, il faudra accepter d'ouvrir les pages sucrées de ce petit chef-d'oeuvre d'humour noir, de poésie, d'horreur et de tristesse profonde… 💖
Les Bunnies : une sororité faite de paillettes, de plumes, de duvet et de pastels💗💗💗💗.
Et de haches.
Elles sont Regina George (Lolita malgré moi) et Cher Horowitz (Clueless), démultipliées par quatre et en rose plus éclatant encore 🌸. Elles brillent tellement qu'elles me faisaient mal aux yeux pendant ma lecture.
Avec des haches.
Elles écrivent, ou du moins elles prétendent écrire. C'est parce que Samantha suit le même atelier d'écriture qu'elle les croise.
Les Bunnies, ce sont les icônes d'un monde brillant et hermétique, le fantasme d'une féminité parfaite 🌸… Presque une secte. Une secte.
Mais avec des haches.
Samantha, pauvre, mal fagotée, effacée, n'a en apparence rien d'une fille faite pour être absorbée par ce groupe.
Et pourtant, un jour, l'invitation tombe : la porte du petit royaume rose et duveteux 🐰 s'entrouvre, juste assez pour l'y faire glisser…
Bunny est un roman qui déploie une palette entière de sensations : l'humour et le malaise, la satire et la tendresse, la magie et l'effondrement intérieur.
Pour moi, une écriture d'une grande intelligence, des phrases fulgurantes, et un arrière-plan qui interroge la création, la solitude, la puissance, ou le danger, de l'imagination.
Un récit à double fond, cathartique, éprouvant.
J'ai ADORE ce roman que je vais placer très haut dans mes lectures de 2025.