Pour le moment mon roman préféré de Gabo, cette lancinante histoire de meurtre le jour d'un mariage et du passage d'un évêque antipathique. Dès l'incipit (et Gabo est fort en incipit) on découvre ce meurtre dès les première lignes dans un style mêlant enquête policière, journalistique et hallucinations propres à l'auteur. Une dissection minutieuse façon anatomie d'une chute.
On passe par un portrait de tous les protagonistes de ce drame dans un ordre que curieusement on ne changerait pas : la mère, l'époux déshonoré, les parents de l'épouse déshonorée, le mec a qui l'époux achète le manoir de la lune de miel, l'épouse déshonorée elle-même, et... Santiago Nasar, lui-même !
Tout le monde savait que le drame allait se produire, la moitié des gens détestaient la victime, l'autre moitié étaient dans le déni ou juste complètement stupides ("mais comment j'aurai pu imaginer que ces deux hommes transportant un couteau de boucher et qui criaient à qui veut l'entendre qu'ils allaient tuer Santiago Nasar passeraient à l'acte ???). Ça se lit comme on regarde un fait-divers au JT, un super bouquin!