Petit curiosité littéraire à dévorer en quelques heures. Ce roman sans prétention a le mérite d'être au final plus ambitieux qu'il ne laisse le voir, à l'inverse de nombre de sorties littéraires nourrissants une ambition plus lourde que les piliers du talent de leurs créateurs ne le permet.
Le parcours de cette court oeuvre est agréable et légère, on y suit la vie quotidienne et vaguement morose d'un caissier de station service, bien plus lettré que le nécessite son poste. Il divague sur son statut, sur le monde en général, en profitant du poste d'observation que lui procure son lieu de travail, la station essence, nouveau phare de mers urbaines et bétonnées.
Il y a ponctuellement une forme de douce poésie dans ce récit, parfois burlesque
(cette asiatique à moto, le maltraitant, cette exposition picturale improvisée dans la station)
parfois étrange
(les lumières du bâtiment en ruine)
rarement dramatique. C'est donc au final une excellente surprise que cet écrit humble dans son approche et il constitue une exquise parenthèse entre deux lectures plus lourdes.