Rarement un roman aura, à mon sens, aussi bien réussi la mise en abyme de l'acte d'écrire, ni aussi bien joué avec les lignes de séparation entre réalité et fiction. Le "Je" de Delphine de Vigan, écrivain auréolée de succès depuis ce que l'on comprend être "Rien ne s'oppose à la nuit" (remarquable également d'ailleurs...), est en proie au doute, puis rencontre une mystérieuse L. Elles deviennent amies, encore que le terme ne corresponde pas tout à fait à cette relation complexe, machiavélique, de dominant-dominé.
Des allures de thriller, une écriture parfaitement fluide et maîtrisée, une construction efficace font de ce roman un truc qui fonctionne. Mais ce qui en fait un chef d'œuvre, c'est ce jeu permanent avec le "qui est ce je" ? Est-ce l'auteur ? Qu'invente-t-elle au juste, dans cette histoire et dans sa vie ? La fin est totalement réussie, car elle brouille les pistes encore plus !
Vraiment mon gros coup de cœur de cette rentrée littéraire, qui confirme à mon avis que Delphine de Vigan est un véritable écrivain, dans le sens où elle maîtrise les codes littéraires et en joue à merveille.
A ne pas manquer en cette rentrée 2015 !