Propre et formel : De la sociologie vulgarisée par le format roman

C’est l’adjectif qui colle le mieux à ce livre à mon sens. Sur le plan stylistique comme de l’histoire, rien ne relève de l’extraordinaire mais témoigne tout de même d’une grande maîtrise du sujet.

Le style est simple et le texte ressemble plus à un mixte entre le conte philosophique et un livre de sociologie. Chaque personnage est clairement introduit. Tout est expliqué sans laisser de place à la fausse interprétation (à moins d’être de mauvaise foi et raciste).

C’est du réalisme. Le texte est hyper formel et il ne prétend pas ne pas l’être.

Mais après, il faut replacer l’œuvre dans son contexte. Dix ans avant la fin du *Civil Rights *Movement, le livre avait une maturité, un recul et une compréhension assez impressionnante pour l’époque.

Donc si vous trouvez le livre est déroutant. Alors, c’est plutôt le réel des États Unis des années 1950 qui l’est.
Le plus perturbant à admettre est que le racisme est intériorisé par les individus qu’ils soient noirs ou blancs et cela rend la communication incroyablement dure. D’un côté, les blancs voient les noirs comme des animaux au pire et au mieux des idiots. Incapable d’accéder à de bons postes et à de bons services public, ils sont écrasés et soit acceptent leurs destins, soit tombent dans la drogue, la violence ou la prostitution. Donc de l’autre côté, les noirs cultivent une méfiance systématique envers tous les blancs y compris les non-racistes comme Griffin, lui-même.

Ainsi, la situation paraît indétricotable et nécessite d’énormes réflexions contre ce probème.

Donc un livre d’une très grande pertinence que je comparais au Monde de Sophie, un roman qui vulgarise l’histoire de la philosophie. Un texte hyper réaliste, hyper formel mais sans prise de tête et qui vous permet de bien comprendre le malaise que crée le racisme autant pour les oppresseurs que pour les oppressés.

okaidac
8
Écrit par

Créée

le 12 févr. 2024

Critique lue 2 fois

okaidac

Écrit par

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Dans la peau d'un Noir

Dans la peau d'un Noir
Le_sanskrit_tique
8

Critique de Dans la peau d'un Noir par Le_sanskrit_tique

En pleine digestion de ce livre. (mais reviendrai-je à cette critique une fois digéré ?) Au départ, une indignation, puis la nécessité pour l'auteur de partir voir par lui-même pour jauger (il juge...

le 1 janv. 2016

2 j'aime

Dans la peau d'un Noir
Bianca_Flo
7

Black like me

En 1959, un écrivain blanc préoccupé par la ségrégation raciale décide de mener l'enquête de l'intérieur, en se transformant en Noir. Pour vivre cette métamorphose, il prend un traitement médical...

le 4 mars 2022

1 j'aime

Dans la peau d'un Noir
okaidac
8

Propre et formel : De la sociologie vulgarisée par le format roman

C’est l’adjectif qui colle le mieux à ce livre à mon sens. Sur le plan stylistique comme de l’histoire, rien ne relève de l’extraordinaire mais témoigne tout de même d’une grande maîtrise du sujet...

le 12 févr. 2024

Du même critique

En famille
okaidac
7

Peut-être le meilleur texte pour découvrir Maupassant !

Je recommande chaudement ce texte pour découvrir cet auteur. Le propos est simple : l’auteur montre la grossièreté et le ridicule de la bourgeoisie provinciale. Rien n’a ajouté. C’est simple et...

le 13 févr. 2024

1 j'aime

L'amour
okaidac
8

Un caramel fondant

Ce livre est une confiserie, une douceur qui vous portera dans ses énumérations sucrées, ses dialogues croquants ainsi que ses descriptions fondantes et profondes. Je ne sais pas exactement comment...

le 31 déc. 2023

1 j'aime

Thaïs d'Escufon
okaidac
1

Thaïs, un génie incompris.

Qu’est-ce que Thaïs d’Escufon ? Un génie du mal.Mon défi : vous le prouvez. Femme issue d’une famille de nobles de province proche de Toulouse, Thaïs a toujours baigné dans la mouvance catholique...

il y a 8 jours