Black like me
En 1959, un écrivain blanc préoccupé par la ségrégation raciale décide de mener l'enquête de l'intérieur, en se transformant en Noir. Pour vivre cette métamorphose, il prend un traitement médical...
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le 4 mars 2022
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En pleine digestion de ce livre. (mais reviendrai-je à cette critique une fois digéré ?)
Au départ, une indignation, puis la nécessité pour l'auteur de partir voir par lui-même pour jauger (il juge rarement, ce n'est pas son registre), réfléchir, témoigner et permettre aux lignes de bouger.
Et J.H. Griffin se donne les moyens techniques, bien que son idée semble au premier abord difficile à réaliser. Il a l'argent, les appuis, les contacts, l'énergie, l'environnement stable nécessaires pour la mener à bien, alors pourquoi pas ? C'est pour lui une évidence.
La forme de l'ouvrage est déroutante : on croit d'abord à un journal à cause de la date, mais c'est en fait un récit repris a posteriori à partir du journal - ou du moins est-ce ce que je suppose. Cela introduit une part de distanciation qui est la bienvenue : Griffin nous parle de ses émotions intimes, tout d'abord face à sa transformation, au sentiment intérieur de décalage, puis face à tout ce qu'il vit pendant cette période dans la peau d'un noir et lorsqu'il rechange d'identité visuellement en réintégrant le groupe social des blancs. Mais c'est écrit sans pathos exagéré.
Il soulève la question de sa transformation intérieure également, décrit en quoi cette expérience de l'altérité le fait devenir, avant tout dans sa propre psyché puis aux yeux des autres, une personne autre. Dans un système ou le racisme est intériorisé (pour Griffin comme pour les autres personnes de couleur noire ou blanche) il s'agit bien d'altérité puisqu'on est soit l'un soit l'autre, même si son expérience fait bouger les frontières, crée, avec celle des enfants de géniteurs "mixtes", une catégorie supplémentaire dans le système.
Cela pose de multiples questions :la représentation intérieure et extérieure de soi, nos représentations sur les autres, la responsabilité individuelle et du groupe, le degré de compréhension du vécu de l'autre de l'extérieur en général, la possibilité de partager ou non son expérience individuelle avec quelqu'un en général, les effets pervers du racisme sur ceux qui essaient de penser autrement à l'intérieur d'une société organisée avec ce paradigme.
De nombreuses pistes de réflexion à continuer.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 1 janv. 2016
Critique lue 1.1K fois
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En 1959, un écrivain blanc préoccupé par la ségrégation raciale décide de mener l'enquête de l'intérieur, en se transformant en Noir. Pour vivre cette métamorphose, il prend un traitement médical...
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le 4 mars 2022
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