Il fait froid, donnez-moi de la vodka

Livre très prenant avec des mots justes que je conseille à tout lecteur avisé. Sylvain Tesson prend bel et bien sa retraite et peut même susciter l'envie de l'aventure.
Quel solitaire et amoureux de la nature ne rêverait pas d'en faire de même ?

Au fil des mois, il permet au lecteur de s'imaginer son cadre de vie et l'évolution de ce dernier qui paraît si calme, si paisible. La notion de luxe prend une signification nouvelle, pouvoir prendre le temps : de lire, d'écouter Schubert, de regarder la neige fondre, de boire de la vodka...Et ce, à plusieurs heures de " parasites " humains. Seuls la faune et la flore l'entourent.
Puis vient parfois l'arrivée de voisins (lointains) que l'on apprécie plus ou moins, dès leur départ on peut crier haut et fort " QUELLE RÉJOUISSANCE D'ÊTRE À NOUVEAU SEUL, LIVRÉ À SOI-MÊME ! " sans perturber quiconque à des kilomètres à la ronde.
Avec le temps, on apprend le bonheur de la compagnie animale, les deux canidés que le diariste adopte se dévouent pour leur maître. Ce dernier les aime beaucoup, ils lui ont d'ailleurs sauvé la vie !
En guise d'occupations, nous découvrons en même temps que l'auteur ses divers lectures s'avérant plus ou moins bonnes mais qui pour certaines sont très intéressantes.
Sylvain partage les extraits les plus sensibles à sa nouvelle vie, il est coupé du monde extérieur et est en contact avec les siens seulement à deux reprises : lorsqu'il apprend la naissance de sa nièce et lorsque sa femme laisse pour trace cinq lignes expliquant sa décision de rupture sur son téléphone satellite.
Entre le bonheur de la solitude et la tristesse due à la perte du seul être cher auquel il pensait, ce livre révèle que chaque humain est différent dans chacune de ses interactions. Les voyages permettent des expériences nouvelles, forgent la vie. La solitude est bénéfique pour l'âme poétique mais comblée par une carence en viande et une consommation excessive de vodka, de cigarillos et de poissons, le corps devient beaucoup moins rapide.

En outre, chers lecteurs, courrez chez votre libraire si vous avez soif d'évasion. Voyage de l'esprit garanti en l'espace de deux-cent quatre-vingt-dix pages !