Michel Surya est un auteur intelligent, subtil même; trop subtil probablement. Sa critique de l'argent, du capital, si elle est tout à fait légitime à la base, s'égare en effet dans une approche subjectiviste et circonstancielle conditionnée par la vision d'un capitalisme devenu tout puissant à la fin des années 90 du siècle dernier. Il prête alors à celui-ci une main-mise absolue sur l'ordre des choses, vision renforcée par la débâcle apparente de toute forme d'opposition conséquente. Bien que n'ayant cessé de se renforcer dans l'intervalle, le capitalisme est très loin d'atteindre cette apparente unanimité et asservissement à son règne. Partout dans le monde, continue à se manifester le refus à cette servitude. L'histoire n'a pas pris fin, elle demeure encore devant nous avec toutes ses surprises.