Twisted River m'a laissé l'impression d'un roman flou, un peu amer, en demi-teinte. On y suit les tribulations de deux hommes : Dominic, cuisinier sur un camps de bûcherons, et son fils, Danny, écrivain en devenir. Suite à une bévue mortelle, ils partent pour fuir les représailles de l'obstiné Cow-Boy, qui, toute leur vie durant et des États-Unis au Canada, ne lâchera jamais leur trace.
N'étant pas familière d'Irving, je ne saurais comparer ce roman à ces précédents opus mais d'après ce que j'en ai lu ici et là, on y retrouve les thèmes qui lui sont chers (la disparition d'un enfant, les rapports entre fiction et réalité…). Toujours est-il que j'ai eu bien du mal à rentrer dedans. Les longues descriptions initiales de la vie au fond des bois ont failli me perdre plus d'une fois, et s'il n'y avait pas eu quelques personnages particulièrement réussis (Ketchum, l'ours protecteur de Dominic), je crois que j'aurais renoncé. Le récit se traîne en longueur, et je ne me suis jamais attachée au personnage de Danny, dont on suit l'évolution de l'enfance à la maturité.
Au final, Dernière nuit fait partie de ces romans que j'ai eu du mal à lire mais qui m'ont laissé après coup une impression persistante, pour ses personnages hauts en couleur et ses atmosphères d'Amérique profonde. Comme un parfum qui ne dégage ses arômes qu'au bout de quelques heures. Et d'où le 6/10 final (j'aurais sûrement mis un 5 si j'avais noté au moment de refermer le livre)…