Béni soit Frederic Raphael ! En décrivant deux années d'étroite collaboration avec l'un des plus grands génies du cinéma, c'est un témoignage immanquable qu'il nous offre.

Sur le plan artistique, outre le sens du détail cher à Kubrick, on découvre la remise en question perpétuelle, le processus de création, la lente élaboration d'un scénario intense sur base d'une histoire peu captivante. On observe, à travers les mots de Raphael, combien Kubrick était indécis, loin de l'image de tyran qui lui a été collé sur le dos. C'est un travail de longue haleine qui est décrit avec humour et panache, originalité et sincérité par l'auteur.

Mais le livre n'est pas que cela : avant toute chose, Deux ans avec Kubrick est le portrait non pas d'un artiste mais d'un homme trouble, ne se dévoilant jamais, où la pudeur le dispute à la rigueur économique d'un projet, où on découvre un cinéaste introverti qui n'hésite pourtant pas à tout mettre en oeuvre pour arriver à ses fins. Raphael ne dévoile jamais le fin fond des choses, la vraie face du cinéaste - mais la connaissait-il seulement ? Peu importe, les souvenirs couchés sur papier sont suffisants pour permettre d'en savoir un peu plus sur Kubrick, et au vu du bonhomme cela vaut bien tout l'or du monde.
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le 31 août 2013

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