Ce livre est le témoignage écrit de Solomon Northup, un homme noir et né libre, qui mène une vie paisible dans l’État de New York. Il travaille dans les champs qu’il possède, ce qui lui permet d’entretenir sa femme et ses trois enfants. Violoniste de talent, il est engagé par deux hommes pour accompagner un cirque. Un soir, après avoir donné sa représentation, il se sent mal et perd connaissance dans sa chambre. À son réveil, il se rend compte qu’on l’a drogué et que ses papiers d’homme libre ont disparu. Personne ne le croit et il se retrouve sur un bateau en direction des États du Sud où il va être vendu comme esclave. Il va passer les douze prochaines années à travailler pour différents maîtres, tout en essayant de trouver un moyen de retrouver la liberté.

Je dois avouer ici mon ignorance : comme d’autres peut-être, j’ai entendu parler du film sans même savoir qu’un livre existait. Quand je l’ai découvert et que j’ai vu qu’il s’agissait d’un témoignage, je n’ai pas hésité un instant à m’y plonger. L’histoire est vibrante de réalisme et le regard que porte Solomon sur ses différents maîtres est intense et très intéressant, car il a su prendre un certain recule sur son sort et donner un point de vue assez nuancé sur l’un de ses maîtres notamment.

Ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que Solomon a su décrire aussi bien les moments pénibles et cruels, comme le dur labeur dans les champs de coton ou de canne à sucre sous les coups de fouets incessants des contremaîtres, que les moments un peu plus banals, comme le déroulement des maigres repas et quelques moments agréables malgré sa situation.

C’est un récit puissant, d’un homme qui cherche simplement à faire éclater la vérité sur la grande injustice qui l’accable. De part son statut officiel d’homme libre, il ne voit pas les choses de la même façon que les autres esclaves : il est capable de lire et d’écrire et il sait ce que c’est que d’être libre. Il se rend vite compte que certains esclaves acceptent leur destin sans se plaindre, mais lui, qui a connu la liberté, ne peut pas abandonner. Il va à plusieurs reprises essayer de trouver une échappatoire ou de prévenir sa famille, mais il sait qu’il n’aura qu’une seule chance et qu’il ne doit pas la gâcher en agissant trop hâtivement.

Il va vivre douze ans dans cet enfer avant de pouvoir finalement retrouver sa liberté et rejoindre sa famille.
Jacana
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le 4 août 2014

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Jacana

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