Dans des millions d'années, l'Humanité est soumise à un Empire dirigé par l'Empereur Padishah, un vaste réseau de planètes reliés de plusieurs manières. Politiquement d'abord, certes par l'Empereur, mais également par le Landsraad qui réunit toutes les maisons de l'univers dans une forme de congrès. Spirituellement, par une religion qui inonde tous les mondes avec les écoles Bene Gesserit. Physiquement, par la Guilde, une entreprise de transport de cargos corrompue et mystérieure. Économiquement, par le commerce de l'Epice.
La Planète Dune a toujours été possédée par la Maison des Harkonnens, mais, un jour, en raison de complexes manoeuvres politiques, l'Empereur la confie aux Atréides. Ceux-ci devront apprendre à vivre dans une planète inhospitalière (chaleurs insupportables, faune agressive, manque d'eau) qui pourtant possède un stock impressionnant de l'épice. Cependant, cela se révèle être un véritable guet-appens puisque les Harkonnens et l'Empereur trahissent la maison des Atréides. S'ensuit alors une intrigue centrée sur l'héritier Atréide Paul, sa mère Jessica et leurs anciens alliés.
Le livre Dune est incontestablement un chef d'oeuvre. Je dirais même, une anthologie. Le système politique y est à la fois complexe et limpide, l'écologie y prend une vraie place et disons le, certains dialogues sont tout à fait passionnants. Cependant, la sauce ne prend pas comme si une mayonnaise pâtissait du trop beau récipient dans lequel elle était cuisinée. Frank Herbert a abouti à un point de perfection tellement paroxystique de son univers, en raison d'une construction longue et sophistiquée, que lire le livre nous fait l'effet d'une double gifle. D'abord, l'admiration : c'est si raffiné et si abouti. Puis, l'ennui : c'est trop long, trop lourd et trop .. Parfait. Les personnages sont souvent complexes et peu manichéens : Thufir Hawat, Kynes, les Fremens, mais d'autres nous exaspèrent pas leurs trips de méta-psychologie qui nous donnent envie d'aller prendre une aspirine pour filer dans son lit et dormir. L'intrigue est ennuyeuse car elle n'aboutit pas à de grands dénouements, elle reste coincée dans la perfection de l'univers. On ne sent pas forcément bien dans ce monde là, il n'apaise pas, n'angoisse pas, il nous oppresse par son opulence : il parait qu'on appelle ça la science fiction Space Opéra.
Quoiqu'il en soit, le roman est formidable et mérite d'être l'inspirateur de nombreuses autres oeuvres. Cela dit, c'est déjà le cas : Game Of Thrones semble s'en être inspiré, ainsi que d'autres nombreuses oeuvres comme Blade Runner, etc ...