Pour cette critique, je vais surtout m'en référer à celle que j'ai faite du tome précédent (http://www.senscritique.com/livre/Ellana_Le_pacte_des_Marchombres_tome_1/critique/12774840 si ça intéresse quelqu'un).

Alors. De nouveau, on retrouve Ellana dans un deuxième tome. Les particularités de base de l'histoire n'ont pas changées : une jeune fille à la recherche de la liberté, qui développe son esprit et son caratère sans vraiment s'en rendre compte, guidée par un maitre qui voit en elle plus qu'une élève : une flamme, une grandeur d'esprit que peu de personnes peuvent espérer atteindre un jour. L'histoire reste clichée, bien que toujours un peu distillée par la plume de l'auteur.

La plume, parlons-en ; comme le tome précédent, je trouve qu'elle reste assez banale, et qu'il y a plus de maladresses, de faiblesses qu'avant. Il y a toujours cette poésie un peu trop embellie pour qu'elle paraisse plus belle - moyen un peu grossier à mes yeux, mais passons - et puis, à côté de ces tournures qui se veulent lyriques et originales, bouffies de prétention, j'en retrouve, plus que dans le premier tome, des fulgurances, des non-dits dans les phrases qui sont bien plus beaux que les autres mots. Ceux qui se déposent devant nos yeux sans aucune prétention, sans aucune envie de plaire, juste celle d'être là et de laisser derrière eux un sourire, un souffle. Ceux qui sont des accidents dans leur existence, que Bottero n'a pas introduits volontairement, mais qui sont les meilleurs. Ce qui est dommage, parce que pour moi, le livre prend forcément une teinte de potentiel inexploité qui n'est pas très belle à voir.

De la même manière, tout ce qui est intéressant dans ce bouquin ne me semble pas être les choses mises en avant - à savoir ici, les marchombres et la liberté, mais les deux prennent une teinte trop appuyée, trop déguisée, la liberté devient une entrave plus qu'un principe, et les personnages ont une certaine tendance à s'entraver pour chercher la liberté - et qui m'ennuient parfois un peu. Par exemple, le passage de l'oiseau, celui mis en guise de résumé, est bien trop bricolé pour moi. Non, je préfère toujours les choses qui ne sont pas clairement montrées, souvent dans les paroles d'Ellana, mais qui ouvrent de nouvelles portes : il faut juste savoir les trouver.

Ellana, on la sent de nouveau ouverte au monde, prête à s'y plonger, mais un peu jeune encore ; pourtant, elle arrive encore à se détacher des pages, à se détacher de l'auteur, et à lui faire un clin d'oeil ; elle parvient encore à sortir d'un livre, à jeter quelques clins d'oeil dans notre quotidien ; mais il me semble qu'elle a de plus en plus de mal, et que Bottero ressère parfois bien trop sa prise sur le personnage. Il l'enferme parfois un peu trop dans cette poésie clichée et en oublie de lui donner une vie ; pour le reste, elle demeure bien décrite et prenante, bien qu'encore clichée, parfois. Un beau personnage à certaines pages, et plus fade dans d'autres mais assez profond, la plupart du temps.

Encore un livre qui me semble plein de possibilités inexploréees et de potentiel gâché, mais tout de même l'un des meilleurs de Bottero - bien au-dessus de la quête d'Ewilan et du reste, en vérité.
Shalynia
8
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le 2 sept. 2012

Modifiée

le 2 sept. 2012

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Shalynia

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