En attendant Godot par Cinemaniaque

"En attendant Godot" souffre de ce syndrome trop régulier de "marqué par son temps". Difficile en effet d'imaginer quel impact le texte (et, je le crois davantage, la mise en scène) ont pu avoir sur le public des années 50 quand on a plus de soixante ans de recul.

Il y a viscéralement quelque chose dans l'oeuvre de Beckett qui interpelle, qui secoue, qui ne laisse pas indifférent. Affaire de style ou philosophique ? Qu'importe car cela n'empêche pas le radicalisme du texte de supplanter l'ennui cherché par l'auteur (encore qu'il ne faut pas confondre "absence d'action" et "ennui" selon moi mais soit). La démarche de Beckett est limpide, je n'en disconviens pas, et finalement cohérente avec le secteur culturel de l'époque (naissance du cinéma dit "moderne") mais voilà, moi je n'accroche pas. Je comprends et le texte et ceux qui l'aime mais je n'adhère pas à cette opposition un peu trop conventionnelle (prendre l'exact opposé des habitudes) qui m'éloigne trop de la réalité. Dans ce registre, je préfère un Ionesco qui joue sur les mêmes codes mais intègre l'humour, et ce n'est pas négligeable.

Peut-être ne m'y connais-je pas assez en théâtre pour apprécier pleinement la valeur de l'oeuvre ; en l'état, je reste sur ma déception et attendrai un bon moment avant de réitérer l'expérience.