Éric
7.2
Éric

livre de Terry Pratchett ()

Eric, jeune adolescent boutonneux de treize ans à peine, l’âge d’or pour les choses avec des boulons, se pique de démonologie. En invoquant un démon (que Belzébuth me tripote), histoire d’exaucer trois vœux lui tenant à cœur (et à d’autres organes que la morale réprouve), il provoque le retour de la pire calamité qu’ait jamais connu le Disque-Monde. Aaargl ! D’aucuns auront immédiatement reconnu, du moins ceux ayant lu Sourcellerie, Rincevent et son bagage à mille-pattes et une bouche.



« Je veux la domination des royaumes du monde. Je veux rencontrer la plus belle femme de tous les temps et je veux vivre pour toujours.


»



Faisons court. Cette variation autour du mythe de Faust, évoqué de manière fort lointaine, se révèle fort décevante. On a connu Terry Pratchett plus inspiré et surtout plus enjoué. Ici, rien de tout cela. Les trois vœux d’Eric servent de prétexte à un périple dans le temps et l’espace, jalonné de rencontres supposées amusantes, jusqu’aux origines de l’Univers, via un détour par les jungles du Klatch central, où Rincevent et Eric contribuent à modifier les habitudes cultuelles des autochtones, et la fin de la guerre de Tsort, qui finalement aura lieu et se déroulera comme prévu par l’Histoire, malgré les tentatives de détournement piteuses de nos deux voyageurs.


Hélas, malgré toute ma bienveillance, j’ai dû me faire une raison. Eric est un épisode mineur, voire dispensable, des « Annales du Disque-Monde ». Un ectoplasme de roman satirique. Après un argument de départ prometteur, les running gags s’essoufflent en effet rapidement, Terry Pratchett ayant troqué ses saillies drolatiques contre une version plus asthmatique. Seul le sandwich oeuf-cresson titille un instant les zygomatiques (merci les Monty Pythons), et encore, avec beaucoup d’indulgence. Quant à l’intrigue, elle se dénoue l’aiguillette de manière besogneuse, n’accouchant que de péripéties molles et d’un final somme toute attendu.


Bref, on s’ennuie ferme, tournant les pages sans conviction avec une seule idée en tête : oublier ce volume calamiteux des « Annales du Disque-Monde ». Vite ! Vite ! Le suivant !!


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leleul
4
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le 10 sept. 2016

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