J'ai entamé la lecture de ce livre le sourire aux lèvres. En effet, avec ses chansons, ses bons mots, son univers fantasque, Boris Vian jouit d'un inépuisable capital sympathie. De plus, j'en attendais beaucoup de la thématique principale de l'oeuvre, l'eugénisme, qui n'a pas pris la moindre ride 70 ans plus tard. J'ai donc dévoré ce livre avec entrain, cherchant inlassablement à y retrouver le génie que j'attendais. En vain.
Car en effet, si l'on reconnait dans ce livre la "patte" de l'auteur, son humour décalé et satirique, sa façon de jongler avec les mots, le fond lui n'est pas au rendez-vous. La fin, comme une gifle, donne l'impression que l'auteur lui-même avait mieux à faire de son temps. Le thème de l'eugénisme n'est pas exploité à la hauteur de son potentiel, et l'oeuvre donne globalement l'impression de lire un premier jet.
C'est un livre qui se lit tout de même facilement, drôle et audacieux, d'où la note pas catastrophique. En revanche, je ne le recommanderais pas en premier lieu à des gens qui veulent découvrir Vian.