Fondation est assurément une oeuvre majeure de la science fiction. Et pourtant, que j'ai eu comme mal à m'y mettre.
En premier lieu, il convient de préciser qu'il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une suite de nouvelles placées dans la même trame historique. La plupart des personnages n'ont aucune profondeur. Ils disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés. On pourrait même en interchanger certains. Pour ne rien arranger, le récit abonde d'ellipses et de monologues. Les situations de tension sont coupées juste au moment du climax et résolues par une longue explication du personnage principal.
Cependant, si Asimov a laissé de côté les principes les plus élémentaires de la dramaturgie, c'est pour se concentrer sur la seule chose qui l'intéresse ici : le concept et le raisonnement qui en découle. L'idée est de lier l'infiniment petit et fugace, la vie humaine, à l'infiniment grand, l'évolution de l'humanité, et d'ouvrir ainsi la réflexion sur les fondements de nos sociétés : politiques, géostratégiques, voire commerciaux ou religieux.
Le cycle de Fondation est le père du Space Opera. Un père parfois un peu austère, froid, distant, mais d'une intelligence rare.