10 ans de retard

Avant toute chose, si vous avez lu et aimé ce livre et qu'il vous a apporté des choses positives, je suis super content, moi je n'ai pas eu cette chance.

Je précise les conditions de lecture : spontanément je n'aurais pas lu ce livre, dont l'apparence est du genre à me rebuter (un peu niaise?). Si je l'ai lu c'est parce qu'il ma été offert par une personne de mon entourage que j'apprécie beaucoup. J'ai donc voulu essayer, mais très vite des éléments de forme et de fond m'ont fait accélérer ma lecture et j'ai fini par tout lire en diagonal sur une heure de trajet en train.
Si vous avez lu le livre ou si vous connaissez un peu le travail de Fabrice Midal vous devez vous arracher les cheveux en vous disant que c'est précisément ce genre d'attitude que le livre est sensé nous amener à abandonné, mais voilà, désolé, sur moi ça n'a pas pris.
Je vais séparer ma critique en une partie fond et une partie forme, mais gardez à l'esprit que je rapporte qu'une lecture superficielle.

Sur le fond : Pour résumer, j'ai l'impression que ce livre n'aura d'intérêt que pour un lecteur du type salary(wo)man qui remet ses choix de vie en question. Si votre objectif de vie n'est pas d’aligner les zéros sur votre compte en banque, ou si au contraire vous ne voyez pas le problème à avoir ça comme objectif de vie, alors je pense que le contenu de ce livre vous apparaitra respectivement comme trop basique ou élucubration de personne sans ambition.
En fait je pense que ce livre est destiné au 40 ans et plus, et plus particulièrement à ceux qui pourraient se faire qualifier de Boomer sur internet. L'auteur lui même m'est apparu comme assez dépassé au moment où il dit "tuer des ennemis sur sa console de jeux". Ce résumé du jeux vidéo trouvera peut-être écho chez une certaine frange de la population mais témoigne d'une connaissance superficielle de la chose. Et si, sur ce sujet que je connais, je remarque une méconnaissance, comment faire confiance à l'auteur sur les sujets que moi je ne connais pas ?

Le livre se décompose en 15 chapitres, chacun invitant le lecteur à changer son angle de vue sur une facette sa vie : "Cessez d'être sage - Soyez enthousiaste" ou encore "Cessez d'avoir honte de vous - Soyez vulnérable".
Aucun de ces chapitres ne m'a convaincu, je n'étais pas toujours d'accord sur le fond, mais surtout j'ai trouvé que ça manquait de profondeur. En particulier, il y a de nombreux souvenirs de l'auteur et récit d'événements historique qui sont là pour soutenir le propos du livre mais qui m'ont semblé prendre la place d'une réflexion plus profonde sur l'idée abordée. À ce titre, la citation de Les Inrockuptibles sur le quatrième de couverture, "Un livre subtil qui esquisse une voie majeure.", prend plus de sens, même si pour moi ça serait plutôt le pendant négatif à cette idée, "Un livre qui reste en surface sans parvenir à rentrer dans le vif du sujet."

Sur la forme:
Le livre est rempli de référence à des auteurs, tant de littérature que de philosophie, ainsi qu'à d'autres artistes, scientifiques, personnalité politiques, etc. Une chose est sûre, F. Midal est lettré et cultivé. Une chose dont je ne suis pas sûr en revanche, c'est de la pertinence de cette avalanche de citation, qui me semble tendre parfois vers la citation pour la citation au détriment de la pertinence voir de la compréhension de la personne/œuvre citée.

l'écriture est agréable à lire, et la profusion de souvenirs personnels ou de récit d'événements passés, bien que minant à mon sens le fond, rythment agréablement la lecture.

Pour résumé : je n'ai pas aimé (je ne suis pas le publique cible), je pense que le livre porte des idées complètement dépassées, soit parce qu'on est déjà plus en avant sur la voie qu'elles empruntent, soit parce qu'on a déjà changé de voix et qu'elles sont obsolètes.

PS : écrire une critique pour une oeuvre qu'on n'a vraiment pas aimé c'est vraiment en truc de rageux, j'essaye de comprendre comment senscritique prend en compte les notes négatives, mais ça me semble tellement vain qu'à l'avenir je pense que je vais juste noter les oeuvres que j'ai aimées.

Bisous.