Céline revient, tard dans l'histoire du monde, à une époque où on se demande sincèrement ce qu'est la vie, en dehors d'un certain confort occidental, ce que la Guerre signifie pour l'Homme, ce que l'Homme est à travers elle.
Ici bas, point de divinités, chacun regarde ses entrailles et celles des autres - s'ils en ont encore -et la puanteur de la mort se répand comme un parfum de jeune femme à travers les rangées de lits d'hôpitaux de fortune.
Alors on médite : est-ce bien cela, ce que Céline a voulu nous dire de cette manière ?
Il nous parle tout haut, du moins il essaie, peut-être se parle t-il à lui-même. Cette "mocherie des hommes", de la vie qui s'en va et qui revient, du plaisir et du vice, de la vanité, des hommes, des femmes, lui, il en est revenu, et son récit est implacable :
- cent cinquante six pages d'une vie là-bas, dans l'inimaginable.
Dors ou dors pas, titube, trombone, chancelle, dégueule, écume, pustule, fébrile, écrase, trahis, ne te gène guère, c'est une question de vent qui souffle, tu ne seras jamais aussi atroce et déconneur que le monde entier. Avance, c'est tout ce qu'on te demande,...
Je ne veux pas en dire plus, l'auteur a tout dit. Lisez ce livre.
C'est énorme la vie quand même. On se perd partout.