C'en est presque ennuyeux, parce que la lecture de ce -gros- bouquin est une étape quasi indispensable si on veut essayer de "comprendre" la musique de Mahler. Ses malheurs, ses joies, son inspiration, sa vie tragique et à la fois passionnante...
Quand j'ai découvert Mahler, par le biais du gigantesque Finale de sa 8ème symphonie, je ne pouvais pas me douter un instant que sa vie avait été un combat incessant pour faire accepter sa musique, si décriée par ses contemporains : "du bruit inutile", "des dissonances affreuses"...
Le personnage est déjà à la base fascinant, le livre, au long des 500 pages (réduction efficace de la gigantesque biographie de près de 4000 pages) nous offre le parcours de cet homme à travers l'Europe et les Etats-Unis, sa rigueur, sa maîtrise de la direction d'orchestre, son application à retranscrire avec exactitude ce que le compositeur d'une oeuvre a voulu exprimer. Ce qui lui vaudra bien des critiques, quand, modifiant certaines de partition de Beethoven, il argue que sa surdité lui a fait faire quelques erreurs !
Des anecdotes par centaines, des références en pagaille (oeuvres, haut-lieux...) et surtout une plongée dans la fin du 19ème siècle, avec son effervescence culturelle et musicale, mais aussi ses relents d'antisémitisme...
Dans la mesure où Mahler devient depuis plusieurs années déjà un compositeur -presque- populaire (grâce à Mort à Venise qui l'aura sorti du purgatoire où il était tombé dans l'oubli, Léonard Bernstein, fan absolu du maestro, et tous les enregistrements d'intégrale par de grands chefs), la lecture de cette biographie bien écrite, divisée par période, et jamais trop longue s'avère être la plus géniale des clés pour découvrir sa musique, si inaccessible de prime abord.
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