Hollywood et la mafia par Cinemaniaque
Il y a les histoires connues : Al Capone qui inspire Scarface d'Howard Hawks, Frank Sinatra qui fricote avec la mafia, l'importance de celle-ci dans la production du cinéma X des années 70-80... Et puis il y a le reste : l'importance de Joseph Kennedy, père de JFK, dans la gestion des studios hollywoodiens aujourd'hui ; les amitiés de George Raft qui a sauvé la vie à plus d'un, dont Sinatra ; la vie à Hollywood de mecs comme Bugsy Siegel, Meyer Lansky, Lucky Luciano, et leurs relations avec Marylin Monroe, Lana Turner, Thelma Todd, Jean Harlow ; les pontes d'Hollywood qui engagent des mafieux sans expérience pour gérer des productions ; les films pornographiques tournés à la Paramount ; et les aventures de Robert Evans et ses ennuis financiers, de Coppola et le tournage du Parrain, de James Caan et ses amitiés douteuses et de l'importance croissante de la mafya russe. Curieusement, dans ce paysage qui couvre plus de 80 ans de cinéma, quelques noms brillent par leurs absences (Scorsese en tête) mais Tim Adler a su abattre un travail de recherche colossal pour le reste. De la prohibition aux désillusions des Soprano, Adler retrace une vie de fascination mutuelle entre la mafia (majoritairement italo-américaine) et Hollywood, dont certains mafieux ont pourtant dit préférer "les tueurs de la pègre aux producteurs de cinéma". Si le livre peine un peu à démarrer, se perdant dans des digressions pas toujours passionnantes, il trouve très vite son rythme et, alliant anecdotes et analyses des causes-conséquences, démontre qu'Hollywood doit énormément à la mafia, et vice-versa. Instructif, plaisant et non dénué d'humour noir, "La mafia à Hollywood" est un formidable moment d'Histoire dont on se rend compte, à la lecture, qu'on n'en connaissait pratiquement rien. Aussi édifiant qu'un rapport de police écrit par Ben Hecht et Mario Puzzo.