Ce deuxième roman est très réussi. Les personnages sont touchants avec leurs vulnérabilités, leurs questions, leurs secrets et souvenirs impossibles à formuler. Le point de vue du narrateur à différents âges de sa vie est un axe qui fonctionne très bien, l'honnêteté de ses émotions et frustrations, de ses errances et ancrages, son évolution, un vecteur d'attachement. Beaucoup de passages difficiles autour des évocations du génocide rwandais ou des difficultés de communication au sein de la famille mais l'importance de la mémoire n'est plus à démontrer. Comment la dire ? A qui et quand ? C'est toute la question. Dans le livre il y a peut-être des passages (littéralement) un peu scolaires, par exemple avec la récitation de Stella sur la vie de sa grand-mère, mais on se laisse volontiers embarquer car il permettent aussi de faire un pas de côté.